Inde et Chine en Amérique

Élection américaine, quels enjeux pour l’Inde si Joe Biden gagne ?

Sous l’ère de Georges W. Bush, Joe Biden dirigeait le Comité du Sénat sur les Affaires étrangères, il a ainsi joué un rôle important dans l’accord sur le nucléaire civil[1]Senate Approves India Nuclear Treaty, https://www.nytimes.com/2008/10/02/washington/02nuke.html  qui a permis à l’Inde de bénéficier de transfert de technologie nucléaire sans être membre du TNP. C’est aussi sous la supervision de Joe Biden que le Sénat américain a adopté le Naval Vessels Transfer Act[2]Naval Vessels Transfer Act of 2005, https://www.congress.gov/bill/109th-congress/senate-bill/1886 en décembre 2005, ce dernier permettant à un pays tiers d’acquérir des navires de l’US Navy. Dans le cas de l’Inde, ce fut le navire amphibie Trenton. Ainsi, avant d’être vice-président, Joe Biden avait déjà eu un rôle à jouer dans la relation entre les États-Unis et l’Inde. Depuis l’élection de Trump, les relations sont plutôt cordiales amenant même à une certaine confusion lorsque le gouvernement de Modi, cherchant à se rallier les

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Tensions sino-indiennes

Tensions au Ladakh, le face-à-face s’inscrit dans la durée

Le lac Pangong Tso qui fut le témoin de manœuvres dans la nuit du 29 au 30 août a vu les tensions s’accroître sur ses rives. Dans la nuit du 7 au 8 septembre, des tirs de sommation ont retenti, l’APL accuse l’Indian Army et inversement. Pour le Colonel Zhang Shulli de l’APL, ce sont les Indiens qui ont tiré en l’air à l’approche d’une patrouille chinoise qui venait parlementer alors que pour la partie indienne, ce sont les forces de l’APL qui, se rapprochant des positions du 30 août, ont tiré en l’air. Cependant, savoir qui est responsable des coups de feu ne compte pas autant que l’occupation par l’armée indienne de positions stratégiques afin de limiter, puis interdire, les incursions chinoises au-delà de « sa vision » de la Line of Actual Control. D’où les frictions de plus en plus fréquentes depuis le printemps. Tenir le sud du lac et

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La politique de sécurité et de défense commune

La Pax Europaea et son approche du futur

Le Think tank du Parlement européen, l’European Parliamentary Research Service, a publié un rapport résumant la contribution de l’Union européenne à la paix et à la sécurité globale tout en rappelant l’approche de l’UE dans ces domaines. Présentant la pandémie comme un nouveau facteur de déstabilisation, tout comme les événements climatiques extrêmes, ils viennent s’ajouter à la liste dressée par l’UE des menaces identifiées envers la paix et la sécurité : désinformation, insécurité énergétique, conflits, terrorisme, armes de destruction massive et cyber malveillance. Tous ces éléments mettent en péril la démocratie et la stabilité des États alors que le monde connait depuis 2012 une recrudescence des conflits. La Global Strategy en 2016 avait mis en avant qu’il « était prévisible que le monde soit imprévisible » ce que le Brexit, les changements dans la politique étrangère américaine, l’évolution de la posture chinoise et la pandémie n’ont fait que confirmer. Aussi, quel peut

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ASEM

L’ASEM et la Covid-19, réactions et volonté d’agir

Les 53 membres de l’ASEM ont, pour la première fois, adoptés une déclaration commune qui engage l’ASEM, mais qui n’a été rédigée que par le pays hôte, le Cambodge, le représentant de l’UE, l’Allemagne, Singapore pour l’ASEAN et la Russie comme coordinatrice de l’Asie du Nord-est et du Sud-est. Cela a permis une communication plus rapide. Composée d’un préambule qui rappelle les inquiétudes partagées sur la pandémie et ses conséquences, mais aussi sur le fait que sa progression met en lumière l’interconnexion entre l’Europe et l’Asie, la déclaration commune insiste sur quatre éléments : L’importance de la coopération internationale, Le renforcement de la résilience des chaines d’approvisionnements et du flux de marchandise, La coordination de la relance de l’économie afin de diminuer l’impact de la récession, Le rappel de l’importance du multilatéralisme comme moyen d’atteindre tous ces objectifs. Plus de détails sur les 27 points soulevés ici (en anglais) : Coronavirus: Asia-Europe

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La politique étrangère et de sécurité commune

L’UE et l’Angola, bilan de la cinquième rencontre

Dans l’esprit du Joint Way Forward, la feuille de route qui encadre les relations entre les deux parties, plusieurs sujets ont été abordés lors de cette vidéoconférence. Tout d’abord, dans le chapitre sur la politique et la sécurité régionales, l’UE a salué le rôle que l’Angola a joué dans la région en tant que Secrétaire général pour le groupe ACP, Président de la Commission Economic Community Central African States et au sein de la Southern African Development Community. L’Angola s’est ainsi engagé dans le processus de paix en république centrafricaine, mais aussi dans la région du golfe de guinée, avec la possibilité de mettre en place une coopération trilatérale Union européenne-Union Africaine-Nations unies dans des domaines spécifiques. La réunion a également permis de préparer le sommet UE-UA qui doit se tenir, sous réserve, en octobre 2020. La crise du Covid a été abordée, ses conséquences sanitaires, mais aussi les changements

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Forces armées asiatiques

Indra Navy 2020, un message pour la Chine ?

Dans le contexte des tensions sino-indiennes, la diplomatie indienne s’active en Russie, profitant du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai pour discuter avec tous les membres. Une rencontre entre le ministre des affaires étrangères indien et le ministre chinois de la Défense y est même prévue. Parallèlement, un exercice naval bilatéral s’est déroulé le 4 et le 5 septembre au large des îles Andaman et Nicobar, point d’accès au détroit de Malacca. Mené par les marines indienne et russe, l’exercice Indra Navy a lieu depuis 2003, mais celui-ci se déroule dans un climat particulier. En plus des tensions au Ladakh, l’Inde a également mené un exercice avec l’US Navy en juillet. Elle navigue ainsi entre les États-Unis et la Russie, cette dernière alliée de circonstance avec Pékin. Cependant, les liens entre la Russie et l’Inde restent forts. Après les difficultés rencontrées dans les années 1990, l’esprit du traité de

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Services de renseignement

La valse autour de la Line of Actual Control se poursuit

Dans la nuit du 29 au 30 août, des troupes indiennes ont pris position sur la rive sud du lac Pangong Tso au Ladakh afin d’empêcher son occupation par l’APL. Selon l’armée indienne, il s’agit d’une action préventive pour éviter que les incidents du mois de mai se reproduisent. La zone reste disputée, la perception et l’interprétation du tracé de la LAC n’étant pas la même de part et d’autre, ce qui pousse les deux parties à tenter d’occuper les hauteurs, puis les berges. Ainsi, les campements provisoires se multiplient, avec parfois des face-à-face tendus. Cependant, dans ce cas, des éléments des Special Frontier Force ont participé à l’opération. Les SFF ne dépendent pas du commandement militaire, mais du Research & Analysis Wing (RAW), le service de renseignement extérieur indien. Malgré des pourparlers, dont la dernière session s’est tenu sur cette rive sud du lac Pangong Tso, le tracé de

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La politique de sécurité et de défense commune

La sécurité et la défense européenne face à la crise du Covid-19

Ce rapport du Parlement européen analyse l’impact pour l’Union européenne de la crise du Covid 19 sur les questions de sécurité et de défense entre décembre 2019 et juin 2020. Quatre domaines sont mis en avant : 1 – L’effet de la pandémie sur les conflits en cours Soit elle peut les aggraver, soit offrir la possibilité de mettre en place un cessez-le-feu ou d’en renforcer un préexistant. Mais l’affaiblissement de l’État dû à la crise sanitaire peut favoriser les actions de déstabilisation menées par les groupes armés comme ce fut le cas au Yémen, en Libye ou au Levant, la situation étant aggravée si l’État central était déjà en difficulté. De plus, l’absence de rencontres en face à face pour les pourparlers de paix handicape les chances de résolution d’un conflit. D’autre part, la chute des cours du pétrole peut également pousser certaines factions qui voient leurs revenus diminuer à

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Inde et Chine au Moyen-Orient

L’Inde peut profiter des tensions au sein de l’Organisation de la coopération islamique

Récemment, le Pakistan, par la voix de son ministre des affaires étrangères, a vivement critiqué l’Arabie saoudite pour son incapacité à organiser une conférence de l’OCI pour aborder la situation au Cachemire, voir condamner la mesure prise par les autorités indiennes en août de 2019 d’abroger l’autonomie relative accordée à cet État. Pourtant en bons termes, la rupture entre les deux pays a débuté par l’invitation de l’Inde en mars 2019 en tant qu’invité d’honneur à une réunion de l’OCI. Voulue par l’Arabie saoudite et combattue par le Pakistan, cette invitation avait poussé le Pakistan à former un groupe parallèle avec la Turquie, la Malaisie et l’Iran. En réaction à cette démarche, l’Arabie saoudite a demandé à Islamabad de régler ses dettes et suspendu les négociations en cours sur la fourniture d’hydrocarbures. Combiné aux changements que connait le Moyen-Orient, aux déclarations pakistanaises affirmant que son alliance avec la Chine rendrait

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Forces armées asiatiques

Acquisition et diffusion de nouvelles technologies par le Pakistan, l’État-major indien inquiet

Le Pakistan est soupçonné par l’armée indienne de faciliter la diffusion de technologie dite de « rupture » (Disruptive technologies) alors que l’axe Chine-Pakistan se renforce. Dans le même temps, le DRDO indien prévoit un plan de restructuration de ses 57 laboratoires de recherche afin d’améliorer la cohérence et éviter les redondances. Cette restructuration intervient dans une période ou l’Inde doit affronter de nombreux acteurs, étatiques ou non, et que des vulnérabilités qualifiées de stratégiques sont apparues. En prenant l’exemple de l’utilisation de drones pour attaquer des positions adverses, comme en Ukraine entre 2015 et 2017, ou d’autres drones qui seraient utilisés par les groupes au cachemire pour recevoir des armes, les exemples ne manquent pas. Mais cela peut également concerner l’utilisation des imprimantes 3D. Combinée à la décision du gouvernement Modi d’interdire l’importation de 101 systèmes d’armement et d’autoriser des FDI jusqu’à 74% dans les industries de défense, l’Inde relance l’idée

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