Le lac Pangong Tso qui fut le témoin de manœuvres dans la nuit du 29 au 30 août a vu les tensions s’accroître sur ses rives. Dans la nuit du 7 au 8 septembre, des tirs de sommation ont retenti, l’APL accuse l’Indian Army et inversement.
Pour le Colonel Zhang Shulli de l’APL, ce sont les Indiens qui ont tiré en l’air à l’approche d’une patrouille chinoise qui venait parlementer alors que pour la partie indienne, ce sont les forces de l’APL qui, se rapprochant des positions du 30 août, ont tiré en l’air.
Cependant, savoir qui est responsable des coups de feu ne compte pas autant que l’occupation par l’armée indienne de positions stratégiques afin de limiter, puis interdire, les incursions chinoises au-delà de « sa vision » de la Line of Actual Control. D’où les frictions de plus en plus fréquentes depuis le printemps.
Tenir le sud du lac et surtout Rezang La, c’est protéger non seulement des voies de communication et d’approvisionnement, mais aussi la zone qui va de Chushul à Tangste, théâtre d’importants combats en 1962. La liberté donnée à l’armée indienne pour manœuvrer sur la frontière sino-indienne et les incursions chinoises qui, selon l’Hindustan Times, seraient orchestrées cette fois par le pouvoir central pour punir l’alignement indien sur la politique étrangère de Trump, scellent définitivement le sort de l’accord de tranquillité sur la frontière signée en 1993.
Différents facteurs ne penchent pas vers l’apaisement, la présence du secrétaire général du parti au pouvoir, le BJP, aux funérailles d’un membre des Special Frontier Force, tibétain qui plus est, n’est pas fait pour apaiser la Chine. Même si l’Inde a grandement renforcé sa présence sur la frontière et en particulier au Ladakh, au Sikkim et en Arunachal Pradesh, elle ne sortirait pas nécessairement vainqueur d’un affrontement limité avec la Chine. Actuellement, elle cherche à repousser les incursions chinoises au-delà de « sa » LAC en pratiquant une nouvelle forme de Forward policy.
Plus de détails sur (en anglais) :
India-China Conflict: Are We Ready For ‘Kargil 2.0’?
L’article de l’Hindustan Times (en anglais) :