Inde et Chine en Asie du Sud

Le Bhoutan : les défis diplomatiques et sécuritaires d’un État enclavé

Dans cet article rédigé avec Mathilde Domont, nous nous intéressons à la situation d’un Bhoutan entre Inde et Chine. Un retour historique et contextuel se concentrant sur les relations du Bhoutan avec ses voisins est essentiel pour mieux comprendre, dans un second temps, les défis sécuritaires et diplomatiques du pays, tout en mettant en lumière les questionnements de ce dernier quant à son ouverture aux investissements, aux produits et aux services étrangers, soit en définitive aux influences étrangères. Le pays reste très attaché à ses croyances, ses traditions et sa culture puis accorde une immense considération à la nature et au respect de celle-ci. Thimphu se retrouve face à un dilemme immense, qui consiste à s’ouvrir au monde tout en protégeant son héritage culturel et assurer sa souveraineté face aux appétits de ses puissants voisins, tantôt protecteurs, tantôt spoliateurs. Lien vers l’article : Le Bhoutan : les défis diplomatiques et

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Politique étrangère

L’Inde, la crise ukrainienne et ses conséquences sécuritaires

Delhi se retrouve prisonnière d’un dilemme cornélien en raison de la crise ukrainienne, et ce, pour plusieurs raisons : ses liens avec la Russie, sa participation au QUAD et ses relations avec l’Occident, mais également les conséquences de cette crise sur sa sécurité et les équilibres géostratégiques dans son environnement régional. Tour d’horizon d’un dilemme qui pourrait avoir sa place dans l’Arthashâstra par l’étude de quatre problématiques. 1 – L’Inde et la crise ukrainienne 2 – Quel impact sur le Quad ? 3 – La relation Inde Occident, sous la menace des sanctions occidentales ? 4 – Un dilemme cornélien Ainsi, alors que Delhi appelle au dialogue, se propose de jouer le rôle de médiateur (les liens entre l’Ukraine soviétique et l’Inde ne doivent pas être oubliés), elle se retrouve prisonnière d’une crise internationale qui fait peser une menace sur plusieurs intérêts stratégiques. Et il lui sera difficile de choisir un camp,

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Inde et Chine en Australasie

Quelles opportunités pour la coopération Inde-Australie en Indopacifique ?

Par l’importance de l’exercice MILAN 2022 (25 février-4 mars) qu’elle dirige et qui implique des marines de 40 pays, dont celle de l’Australie, l’Inde entend démontrer son implication dans la région Indopacifique, que ce soit par le QUAD ou des coopérations bilatérales avec d’autres acteurs de la région, Japon, Indonésie et Australie en premier lieu. Ces deux dernières années, marquée par la pandémie et les tensions sino-indiennes, la relation entre Cambera et Delhi s’est particulièrement renforcée. En effet, outre le Comprehensive Strategic Partnership établi en juin 2020, l’année 2021 a vu le développement de leur relation commerciale alors qu’une coopération en matière de défense et de sécurité maritime est sur l’agenda des relations bilatérales. Cela, en complément de leur relation au sein du QUAD et en marge de l’AUKUS. 1 – Les contraintes stratégiques de l’Australie 2 – Inde/Australie : une vision commune de l’Indopacifique ? 3 – Des convergences stratégiques… 4

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Inde et Chine au Moyen-Orient

L’Inde au Moyen-Orient après les Accords d’Abraham

Par l’importance de sa communauté, l’Inde est, après l’Indonésie, le pays qui compte le plus de musulmans au monde, c’est pourquoi Delhi a toujours été très précautionneux quant à ses relations avec les pays de la région pendant la guerre froide. Si l’Inde a reconnu Israël dès 1992 et que les relations se sont normalisées, tout comme la coopération dans différents secteurs, ce sera sous l’ère Modi qu’une politique étrangère indienne dans la région va réellement débuter. En cela, la signature des Accords d’Abraham en aout et septembre 2020 rendra la tâche plus aisée pour l’Inde. Alors qu’un sommet quadripartite États-Unis-Israël-Émirats arabes unis-Inde s’est tenu mi-octobre, qu’en est-il de la présence indienne au Moyen-Orient ? Quels sont ses principaux partenaires? Et avec qui doit-elle composer ? 1 – L’Inde et le Moyen-Orient, un peu d’histoire Israël Si Israël fut le premier pays du Moyen-Orient à reconnaitre la République populaire de Chine dès

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Inde et Chine en Asie du Sud

L’Inde et l’Océan indien, y renforcer son influence et contenir la Chine. 2 – Le Sri Lanka

Entre Delhi et Colombo, les relations bilatérales plutôt cordiales dans l’ensemble, ont parfois connu des périodes délicates. D’où la visite début octobre à colombo, à l’invitation de son homologue, du secrétaire indien aux affaires étrangères, Harsh Vardhan Shringla. Tout comme les Maldives, par sa proximité avec le territoire indien et les influences étrangères qui s’y manifestent, l’ile est un élément clé pour la sécurité de l’Inde. En février 2021, l’annulation par les autorités sri-lankaises d’un accord trilatéral entre l’Inde, le Japon et le Sri Lanka afin de développer le port de Colombo par la création d’un Eastern Container Terminal a soulevé quelques inquiétudes en Inde alors que, trois mois plus tard, un projet de développement majeur s’inscrivant dans le cadre de la Belt and Road initiative, Port City Colombo, était validé. Au-delà de cette lutte d’influence sino-indienne dans l’Océan indien qui n’est, somme toute, qu’un des aspects de la Neighbourhood

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Inde et Chine en Asie du Sud

L’Inde et l’Océan indien, y renforcer son influence et contenir la Chine. 1 – Les Maldives

L’Inde cherche à recréer des liens plus étroits avec les pays de l’Océan indien, des liens qui ont pu être ébranlés ces dernières années, et pas seulement par le renforcement de la présence chinoise dans cette région. En effet, la relation entre Delhi, Malè et Colombo dépend également de la politique intérieure des Maldives ou du Sri Lanka. Afin de séduire à nouveau, l’Inde développe une stratégie qui repose sur deux axes, la coopération en matière de sécurité maritime et la construction d’infrastructures selon un modèle qui se veut différent des projets de la Belt Road Initiative. Mais qu’en est-il pour les Maldives ? Et quelles conséquences pour la politique indienne dans la région de l’Océan indien ? Entre l’Inde et les Maldives, une relation fluctuante Depuis l’élection d’Ibrahim Mohamed Solih, la relation entre les deux pays est plus apaisée. C’est à la fois une conséquence de la politique de

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Dans les organisations

Le Conseil de Sécurité des Nations unies dans la politique étrangère indienne

Depuis le 1er janvier 2021, l’Inde siège en tant que membre non permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU). Depuis son indépendance, c’est la huitième fois qu’elle occupe ce poste au sein d’une organisation avec qui les rapports n’ont pas toujours été constructifs. De la déconvenue en 1948 sur la question du cachemire à l’absence de réformes de l’institution alors que l’Inde est candidate à un siège permanent, retour sur l’expérience de l’Inde en tant que membre non permanent et comme Président du Conseil de sécurité comme c’est le cas pour le mois d’aout 2021. L’Inde au Conseil de sécurité  La dernière fois que l’Inde a été élue au CSNU pour un mandat de deux ans, c’était pour la période 2011-2012. Avant ce mandat, l’Inde a assuré la présidence du CNSU à neuf reprises, mais, tout comme en 2011-2012, elle occupera ce poste deux fois pour la période

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Inde et Chine en Asie du Sud

L’Asie du Sud, au cœur des luttes d’influences

Les tensions autour de la notion de l’Indopacifique entre la Chine et certains pays ne se concentrent pas qu’en mer de Chine, cette question est également l’objet de débats au sein des pays de l’Océan indien et plus particulièrement de la baie du Bengale. En effet, Washington cherche à convaincre des pays comme le Bangladesh de rejoindre son Indo-Pacific Strategy (IPS) américaine. Si l’IPS n’est pas le QUAD, elle en partage quelques notions essentielles, comme la défense du droit international et la liberté de navigation. Aussi, afin de peser dans ce débat, Pékin, comme Washington, s’emploient à convaincre les gouvernements de la région à s’engager dans des partenariats avec eux. On l’a vu récemment avec les déclarations de l’ambassadeur chinois à Dacca mais cette lutte d’influence se fait également sur d’autres terrains, comme à l’ONU. Contre le QUAD, une mise en garde de la Chine Lors d’un évènement organisé par

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Inde et Chine en Asie Orientale

Hong Kong et Macao, deux RAS aux parcours différents

Chaque année, l’Union européenne dresse, à travers deux rapports, le bilan du principe « Un pays, deux systèmes » et du respect de l’application des « Lois fondamentales » à Hong Kong et Macao, et ce, depuis leur rétrocession à la Chine, respectivement en 1997 et 1999. Si, malgré quelques craintes, l’accord de rétrocession est globalement respecté à Macao, ce n’est pas le cas à Hong Kong. L’entrée en vigueur le 30 juin 2020 de la Loi sur la sécurité nationale et la réforme récente du système électoral confirme la volonté de la part de Pékin de ne pas attendre 2047 pour effacer l’autonomie de Hong Kong. La rétrocession de Hong Kong et Macao, un peu d’histoire Pour les institutions européennes, et en particulier le Parlement européen, le respect des statuts de Hong Kong et Macao en tant que « Région Administrative Spéciale » devait être surveillé, d’où la volonté de publier régulièrement un rapport sur

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Relations bilatérales

« It’s all about economy … » ?, le commerce dans les tensions sino-indiennes

Malgré l’affrontement sanglant de Galwan, la Chine est redevenue le principal partenaire commercial de l’Inde, devant les États-Unis qui occupaient cette place depuis 2018. L’état du commerce bilatéral sino-indien Pour l’année 2020, il s’est élevé à 77.7 milliards de dollars. Cependant, il faut mettre ces chiffres en perspective par rapport aux années précédentes. En 2019, le commerce bilatéral entre l’Inde et la Chine était de 92.7 milliards de dollars, en baisse par rapport à 2018, mais toujours marqué par un important déficit de la balance commerciale pour l’Inde avec près de 57 milliards de dollars d’importations en provenance de Chine pour l’année 2019. Dans une tribune du Think tank chinois, Shanghai Institutes for International Studies, il est mis en avant que, malgré le blocage des investissements chinois en territoire indien ou l’interdiction de plusieurs applications chinoises, la part de produits chinois dans certains secteurs ne cesse de croitre. À l’exemple

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