En Asie orientale

Le Japon

La relation sino-japonaise est ancienne et reste marquée par la Seconde Guerre mondiale tandis que le rapprochement indo-japonais est très récent, ne datant que de la fin des années 1990. Le traité sino-soviétique de 1950 comportait une clause d’alliance militaire contre le Japon et la RPC inaugurait ainsi un des fondements de sa politique étrangère, la lutte contre ce pays. En avril 1955, et contre l’avis des États-Unis, le Japon dépêcha un ministre à la conférence de Bandung afin de nouer des relations diplomatiques avec Pékin, mais les pressions conjuguées de Taiwan et des États-Unis mirent fin au projet. Malgré cela, quatre accords de commerce non officiels furent signés dans les années 1950, mais les crises de Taiwan perturbèrent les relations économiques. Un accord commercial signé en 1962 permit à la RPC de compenser les pertes engendrées par la fin des importations de technologie industrielle en provenance de Moscou.

Le processus de normalisation s’engagea en 1972 avec la fermeture du consulat japonais de Taipei et un traité de paix et d’amitié fut signé en 1978. Durant les années 1980, le commerce sino-japonais et les investissements japonais en RPC ne cessèrent de croître, mais le problème des îles Senkaku, revendiquées par les deux parties, celui des manuels d’histoire japonais qui cherchent à masquer le comportement de ses soldats en Chine pendant la Seconde Guerre mondiale ou le pèlerinage de membres du gouvernement de Tokyo au sanctuaire de Yasakuni tendent à envenimer régulièrement les rapports et à alimenter le nationalisme de part et d’autre. Le 12 mai 2008, Hu Jintao s’est rendu à Tokyo et à cette occasion, Japon et Chine ont reconnu qu’ils étaient des partenaires devant coopérer ensemble et non être des menaces l’un pour l’autre. Cependant, le Japon, qui participe au projet de bouclier antimissile américain, rencontre l’opposition ferme de la RPC quant à ses prétentions visant à obtenir un siège au CSNU.

Le rapprochement indo-japonais a lui été retardé par trois éléments : la Guerre froide, le développement socialisant de l’Inde et la question nucléaire. En 2006, Manmohan Singh effectua une visite à Tokyo et c’est à cette occasion qu’un accord de libre-échange fut conclu, mais les échanges entre l’Inde et le Japon restent très inférieurs à ceux de chacun avec la RPC. L’Inde s’intéresse aux investissements japonais, mais elle doit jouer de prudence pour ne pas donner l’impression à Pékin de nouer une alliance contre elle. En effet, en octobre 2008, New Delhi et Tokyo ont signé une déclaration de coopération en matière de sécurité, ce qui n’est pas une alliance militaire, mais vise plutôt à assurer la sécurité des voies maritimes et à mener des exercices navals en commun dans ce but. Aussi, fondée sur des intérêts nationaux convergents, cette coopération s’est également développée à travers des exercices multilatéraux avec les États-Unis, importants en 2007 et 2008, mais depuis très limités après les protestations chinoises. Pour le Japon, le rapprochement avec l’Inde peut être considéré comme une stratégie de contrepoids et il avait voulu associer New Delhi au dialogue entre le Japon, l’Australie et les États-Unis. Mais l’Inde préfère disposer de son autonomie stratégique et en dépit du G4, la relation indo-japonaise demeure dépendante de l’évolution des rapports de force en Asie et n’est donc pas une vraie politique d’alliance.

La Corée du Nord

Bien que la péninsule coréenne ait partagé avec la Chine l’occupation japonaise, l’attitude de Kim II Sung avait plusieurs fois mis à mal les relations. Malgré l’aide chinoise pendant la guerre de Corée, il choisit de suivre Moscou dès le début du schisme sino-soviétique puis s’en éloigna pour se tourner vers Pékin avant de s’opposer aux deux et de se lancer dans une politique d’isolement et d’autosuffisance, le juche. Après l’échec de cette politique, il tenta de se rapprocher de Pékin avec quelques succès comme une assistance au passage à une « économie socialiste de marché » et une aide alimentaire, mais la RPC était plus intéressé par la Corée du Sud, mieux à même de l’aider dans son développement. Cependant, c’est avec le programme nucléaire de Pyongyang, et ce malgré son adhésion au TNP en 1994, que la Chine s’intéressa à nouveau aux négociations sur le désarmement nucléaire dans la péninsule. Néanmoins le risque de prolifération nucléaire n’est pas le seul problème, la Corée du Nord est également accusée de vendre des missiles au Pakistan et à l’Iran. L’Inde, qui entretient des relations diplomatiques avec elle depuis 1973, condamna à la fois la prolifération de missiles, les liens entre Abdul Qader Kahn du programme nucléaire pakistanais et Pyongyang, ainsi que le premier essai nucléaire de 2006.

La Corée du Sud

La Chine entretient d’importantes relations commerciales et diplomatiques avec la Corée du Sud, qu’elle n’a pourtant reconnue qu’en 1992. De son côté, la Corée du Sud voit croître la concurrence de la Chine tandis que ses relations avec le Japon ne sont pas totalement apaisées. L’Inde est beaucoup plus présente ici que dans le Nord, elle a dirigé la commission des Nations Unies chargée d’organiser les élections générales en 1948 et elle est à l’origine de la résolution qui permit l’établissement de l’armistice en 1953. Pourtant, Séoul et New Delhi n’établirent des relations diplomatiques qu’en 1962, mais c’est dans les années 1990 que les relations commerciales s’accélèrent avec la mise en place d’une chambre de commerce bilatérale.

Données de 2012, mise à jour en cours.