Tensions sino-indiennes

L’Inde et la Chine prises au piège du dilemme de la sécurité ?

110 ans après la conférence de Simla, la question du tracé de la frontière sino-indienne n’est toujours pas réglée. Héritière lointaine de l’opposition entre l’Empire russe et l’Empire britannique qui ne voyaient dans le Tibet, comme dans la Perse, qu’une zone tampon entre leurs deux empires. Cette absence d’un tracé négocié de la frontière, qui ne présentait pas d’intérêt à l’époque, fait peser une menace sur l’Himalaya. Johnson en 1865 ou le consul britannique Sir Claude Macdonald en 1899 proposèrent des tracés, mais aucun ne fut formellement acceptés, y compris par les Britanniques. C’est Lord Elgin, vice-roi des Indes, qui choisira arbitrairement la ligne Johnson comme la frontière officielle dont héritera l’Inde indépendante dans le secteur occidental, mais aucune borne ne fut installée, tout comme dans le secteur central et oriental de la ligne McMahon. Depuis, la frontière a été marquée par la guerre de 1962, l’affrontement de Chola-Nathu-La en

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Tensions sino-indiennes

Tensions sino-indiennes, la situation au Ladakh

Le Ladakh se situe au cœur du contentieux frontalier sino-indien qui court sur 3488 kilomètres de frontières non définies, ce qui en fait la frontière disputée la plus longue au monde. Depuis l’affrontement de Galwan en 2020, la situation sur la frontière semble stable, voire figée, en attente d’une avancée qui viendrait des différents rounds de négociations entre les deux pays, 16 jusqu’ici. Mais ce n’est que la souche dangereuse d’une militarisation accrue de la frontière. Focus sur le Ladakh, les ponts de la discorde et sur deux autres zones de cette poudrière. Dans la seconde partie de ce retour du journal des tensions sino-indiennes, focus sur la troisième mandature de Xi, et son discours, et son impact sur la relation bilatérale, mais également sur les inquiétudes indiennes devant la multiplication des navires de la PLAN dans l’océan indien et des navires « de pêche » chinois. 1 – Les

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Tensions sino-indiennes

La « Land Borders Law » chinoise, le principe du « fait accompli » dans l’Himalaya ?

La 13e rencontre sino-indienne entre hauts gradés, qui s’est tenue en octobre 2021, et la 14e, organisée mi-janvier 2022, n’ont pas apporté de résultats tangibles. Avec pour objectif d’apaiser les tensions autour de la Line of Actual Control, particulièrement dans la région d’Hot Springs, la réunion d’octobre n’avait accouché que de déclarations acerbes de part et d’autre, chacune des parties se rejetant la responsabilité de l’échec. Si l’esprit fut meilleur à l’issue de la 14e rencontre, le communiqué conjoint évoquant un échange franc et profond, l’absence d’avancées notables ne signifie pas pour autant que la situation dans l’Himalaya reste figée. Malgré une volonté affichée de restaurer la paix et la tranquillité autour de la LAC dans le secteur ouest de la frontière sino-indienne, une nouvelle loi chinoise risque de perturber l’ensemble des pourparlers entre la Chine et ses voisins sur la question de la délimitation des frontières. En effet, comme

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Tensions sino-indiennes

Sur la frontière sino-indienne, les pourparlers n’empêchent pas l’aggravation des tensions

Début septembre, et bien que les relations entre la Chine et la France d’une part et la Chine et l’Inde d’autre part soient différentes, un Think tank indien (Law and Society Alliance) avait, comme l’IRSEM, publié un rapport qui recensait les « opérations d’influences » chinoises en territoire indien, déclenchant la aussi l’ire de Pékin. Cependant, à la différence du cas français, et malgré des rencontres plus ou moins régulières, le contentieux frontalier sino-indien est toujours vivace et il tend à s’aggraver de nouveau ces dernières semaines. Cela, dans une certaine indifférence en occident alors que, pour Pékin, si le premier front d’un conflit se situe dans les mers de Chine (méridionale et orientale), le second front, c’est l’Himalaya. Outre Paris, peu de capitales européennes ont clairement condamné les mouvements de troupes de l’APL dans les territoires revendiqués par l’Inde. Pourtant, alors que l’UE cherche à définir sa stratégie pour l’Indopacifique, il n’est pas fait mention des tensions

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Vers une Forward policy 2.0 sur la frontière sino-indienne ?

Mi-juin 2021, à l’approche du premier anniversaire de Galwan, des questions se posaient de part et d’autre de la frontière sino-indienne sur la capacité de l’Inde et de la Chine à dépasser les conséquences de l’affrontement alors que des tensions perdurent dans différents domaines. Malgré plusieurs rencontres entre militaires, le tracé de la Line of Actual Control reste, comme en 1962, flou. Tandis que des infrastructures sont bâties de part et d’autre, que des moyens supplémentaires y sont déployés, le sommet de l’OCS en juillet a permis aux ministres de la Défense indien et chinois d’échanger. Les relations sino-indiennes, de Wuhan à Wuhan Au début de l’année 2020, alors que la Chine faisait face à la propagation de la pandémie et que les autres pays n’étaient pas encore affectés aussi durement, le monde put constater sa dépendance aux exportations chinoises. Plusieurs pays, comme l’Inde, y virent une opportunité, celle de

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Inde-Chine, sur la Line of actual control, un désengagement plutôt discret

Tandis qu’approche le premier anniversaire de l’affrontement de Galwan qui avait laissé 20 soldats indiens et au moins 4 soldats chinois morts, où en sont les discussions et le plan de désengagement défini lors de la neuvième rencontre entre hauts gradés ? Depuis février, on assiste plutôt à un renforcement des troupes en présence qu’a un désengagement dans les zones les plus à risque dans la région du Ladakh. Sachant que l’affrontement de Galwan a eu lieu pendant l’exécution d’un plan de désengagement qui devait éviter que les tensions survenues en mai 2020 ne dégénèrent, à l’approche de l’été, que se passe-t-il sur la LaC ? Le statu quo persiste sur la Line of Actual Control Si la situation est restée plutôt calme, mais tendue, sur la frontière de facto que représente la LaC depuis l’été dernier, un journal indien, rapportait à la fin du mois de mai qu’une patrouille

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Le LaC qui cache la forêt

Il aura fallu attendre la neuvième rencontre, le 24 janvier, pour qu’un plan de désengagement soit défini, ceci afin de diminuer les tensions autour du Lac Pangong Tso et de mettre un terme à la plus grave confrontation sino-indienne depuis 50 ans. Néanmoins, le désengagement concerne principalement ce qui est désigné comme des « fingers » autour de la partie nord du lac, des saillies montagneuses proches de la Line of Actual Control. Une question de doigté Dans cette zone, l’Inde situe la LAC au niveau du finger 8 tandis que la Chine situe la sienne au niveau du finger 2. L’été dernier, la construction par l’APL d’une route reliant le finger 4 au finger 8 sera une des causes du déclenchement de l’affrontement en 2020, son achèvement aurait de facto déplacé la LAC au niveau du finger 4, empêchant toutes patrouilles indiennes au-delà de ce point. Afin de reprendre l’initiative, des

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Malgré les négociations, les tensions persistent

Tandis qu’une nouvelle négociation, la neuvième depuis l’affrontement de Galwan, doit permettre une désescalade durable des tensions sur la frontière sino-indienne, plusieurs éléments peuvent tempérer l’optimisme. Bien qu’une majorité d’Indiens (57%) préfèrent que cette situation se règle par la négociation (alors qu’ils étaient 59% à envisager une guerre en aout 2020)[1]Mood of the Nation poll: Not war, Indians feel talks best way to end LAC dispute with China, … Continue reading, c’est l’ensemble de la frontière sino-indienne qui voit le contentieux se raviver. Il n’est plus seulement question du Ladakh, de la partie occupée du Cachemire et du Corridor économique Chine-Pakistan ou du projet de barrage chinois, des troubles auraient eu lieu au Sikkim tandis que la Chine aurait bâti des infrastructures en Arunachal Pradesh. Nouveau déploiement de troupes, espionnage et cartographie 3D de l’ensemble de la frontière par la Chine, cela sur fond de révélations américaines et de « communiqués » de

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Les tensions sino-indiennes au Ladakh, l’arbre qui cache la forêt

Bien que la zone du Ladakh où se déroule actuellement les tensions sino-indiennes ne fasse pas partie du Jammu-et-Cachemire comme tend à le rappeler le gouvernement indien en avertissant Twitter, cet État n’est pas séparé seulement entre le Pakistan et l’Inde, la Chine en occupe également une partie. Depuis l’affrontement de juin, c’est bien la zone du Ladakh, le Ladakh Union Territory (LuT), qui est sur le devant de la scène. Malgré une nouvelle rencontre entre hauts gradés le 6 novembre, la huitième, la situation a peu évolué. La Chine ne reconnait toujours pas le LuT ni l’Arunachal Pradesh et elle demande à l’Inde de se retirer du mont Kailash ou elle avait préventivement pris position dans la nuit du 29 au 30 aout. Pékin accuse l’Inde d’avoir brisé le statu quo malgré le fait que ses propres troupes aient occupé peu de temps auparavant la rive nord du lac

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Siegfried et le Dragon, la situation sur la frontière sino-indienne

Le 21 septembre, une rencontre bilatérale près de Chushul avait débouché sur l’engagement des deux parties à ne plus envoyer de troupes à proximité de la frontière disputée. Il s’agissait avant toute chose de stabiliser la situation pour envisager un retour au statu quo qui prévalait avant le printemps. Néanmoins, le sentiment de la partie indienne est que les négociateurs chinois ne cessent de poser de nouvelles conditions dès que les précédentes sont, éventuellement, remplies. Et les évènements survenus de la nuit du 29 au 30 aout avec l’occupation par l’armée indienne des hauteurs de la rive sud du lac Pangong Tso sont un exemple concret des blocages rencontrés par les deux parties au sujet de la Line of Actual Control. Après l’installation de troupes de l’APL au nord du lac, l’occupation des hauteurs par l’armée indienne était une action préventive afin d’éviter que l’APL n’occupe également la rive sud,

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