En Asie centrale

Désolidarisée par la chute de l’Union soviétique et revenue sur le devant de la scène après le 11 septembre, l’Asie centrale est courtisée par la Russie et l’Occident, mais aussi par la Chine et l’Inde. L’influence chinoise étant perturbée par l’arrivée des Américains dans la région, c’est l’Inde qui profitera de son rapprochement avec les États-Unis pour se réengager en Asie centrale, terre d’origine des empereurs moghols. Elle devra néanmoins compter avec la Chine, très active dans la région depuis le départ forcé des Américains après 2005.

La Mongolie

Pays d’où venaient les menaces et les pillages contre les plaines chinoises, il tient une place à part. Frontalier du Xinjiang où les Ouïgours sont devenus minoritaires, il se sent menacé par son grand voisin et se rapproche de la Russie et de l’Inde qui souhaiterait y installer des installations radars pour surveiller les essais de missiles chinois.

Les anciennes républiques soviétiques

Le Kazakhstan partage une longue frontière avec la Chine. Producteur de pétrole et d’uranium, il est lui aussi inquiet par son voisin qui, cherchant à mettre en valeur le Xinjiang, détourne une partie de deux fleuves s’écoulant vers le Kazakhstan, l’Ili et l’Irtych. Cependant, un traité d’amitié et de coopération a été signé avec la Chine en décembre 2002.

Au Kirghizistan, les Américains disposaient jusqu’à peu de la base de Manas et il fait l’objet de luttes d’influence entre la Russie et la Chine. Les deux cherchent à la fois à limiter l’influence occidentale et à y investir dans les hydrocarbures. Un traité d’amitié et de coopération a été signé avec la Chine en juin 2002.

L’Ouzbékistan est un pays au régime autoritaire qui constitue un État plus fort que ses voisins du Sud. C’est un important exportateur de coton et d’hydrocarbures qui intéresse la Chine. Lui aussi avait loué une base, celle de Karchi-Khanabad, aux Américains jusqu’à ce qu’ils en soient expulsés en 2005 après leurs protestations suite à la répression sanglante de manifestations à Andijan. Après cela, l’audience de Pékin s’est renforcée à Tachkent, un « partenariat coopératif amical » a d’ailleurs été signé en mai 2005 et cette coopération s’est élargie dans le domaine économique, technologique et scientifique.

Le Tadjikistan a connu une guerre civile de 1992 à 1997. Tête de pont de la stratégie indienne dans la zone, sa position a incité l’Inde à proposer la reconstruction d’une base militaire à Ayni afin qu’elle puisse l’utiliser, en faisant ainsi sa première base à l’étranger. Elle servira à l’acheminement d’aide à l’Afghanistan pour lequel l’autorisation de survol du Pakistan lui était refusée. La Chine, qui considère cela comme une prise à revers, a signé un traité d’amitié et de coopération avec le Tadjikistan en janvier 2007.

Le Turkménistan, voisin de l’Iran, de l’Afghanistan et de la mer Caspienne posséderait un sous-sol riche en ressources bien que les évaluations géologiques soient cachées. Le grand client potentiel est la Chine qui entreprend la construction d’un gazoduc et participe aux nouvelles prospections.

Même si l’Union européenne et la Russie restent les principaux investisseurs dans la région, l’Inde et la Chine y voient une zone d’approvisionnement énergétique capable d’alimenter leur croissance économique. Outre les projets de gazoducs et d’oléoducs qui relieraient le Xinjiang et l’Inde, le regain d’intérêt indien et chinois est également à mettre en parallèle avec des considérations stratégiques, la région constituant un poste d’observation pour New Delhi et un moyen de sécuriser sa frontière occidentale pour Pékin qui y développe un vaste réseau d’infrastructures routières et ferroviaires.

Données de 2012, mise à jour en cours.