Dans les organisations

L’Inde et le multilatéralisme, vers une nouvelle approche ?

L’Inde dispose pendant deux ans d’un siège au Conseil de sécurité des Nations-Unies et elle assurera la présidence du G20 en 2023. Alors que le système de Bretton Woods fait peu de cas de l’évolution du monde et que Delhi est de plus en plus critique envers l’absence de représentativité du Conseil de sécurité, qu’elle cherche des solutions parallèles, où en est le rapport de l’Inde avec le multilatéralisme ? Une relation complexe La relation que l’Inde entretient avec l’idée du multilatéralisme fut marquée dès ses débuts par la déconvenue sur la question du cachemire. La première fois que l’Inde a fait appel à l’ONU, c’était en 1948 pour que l’organisation tranche sur la question de la souveraineté sur le Cachemire, ce qui a conduit à un statu quo inacceptable pour New Delhi. Bien qu’adhérant aux principes de l’ONU, elle ne pouvait accepter que le principe du Conseil de sécurité soit

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États membres et Asie

Le triangle France-Inde-Émirats arabes unis, genèse d’une alliance de raison ?

Delhi et Paris partagent la vision d’une indopacifique libre et ouverte, un constat régulièrement mis en avant lors de leur échange diplomatique. Mais la notion même d’indopacifique est très large, s’étendant géographiquement jusqu’aux abords du golfe persique. Et dans cette région, la France et l’Inde ont tissé de solides relations avec un pays, les Émirats arabes unis. Alors que le conflit autour du Qatar s’est adouci, qu’Israël est diplomatiquement plus proche d’une partie du monde arabe, il reste en suspend la question du nucléaire iranien et du rôle de Téhéran dans le golfe ainsi qu’en Afghanistan. La coopération entre l’Inde et la France Dans le contexte des tensions sino-indiennes et du soutien apporté à l’Inde par la France, c’est la coopération dans le domaine de la défense qui peut être mis en avant. Les deux pays sont de grandes démocraties, mais le rapprochement franco-indien est aussi dû à des intérêts

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Inde et Chine en Asie du Sud

L’Inde et la baie du Bengale, entre BIMSTEC et Myanmar

Dans le contexte du coup d’État au Myanmar, quelle est la place de l’Inde dans le tissu multilatéral régional, en particulier au sein du BIMSTEC qui regroupe tous les pays de la baie du Bengale ainsi que le Bhutan et le Népal ? Le renforcement du partenariat entre l’Inde et le Japon peut-il aider Delhi à s’affirmer dans son voisinage ? La Bay of Bengal Initiative for MultiSectoral Technical and Economic Cooperation en 2021 Traditionnellement, l’Inde peut montrer quelques réticences à s’engager dans le multilatéralisme régional et lui préfère le bilatéralisme. Si l’échec de la SAARC peut être imputé aux tensions indopakistanaises, le BIMSTEC, créé en 1997, aurait pu servir la Look East Policy initiée par Narasimha Rao en 1991, mais c’est sous l’ère de Narendra Modi et son Act East Policy que ce groupement pourrait servir la politique étrangère indienne. Concentré autour de la baie du Bengale, le BIMSTEC peut lui

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Inde et Chine en Asie du Sud

L’Afghanistan et le Népal dans le jeu des puissances régionales

Tandis qu’une affaire d’espionnage sème le trouble sur la politique afghane de Pékin, le Népal doit également composer avec ses voisins. Kaboul, nid d’espions Le 10 décembre 2020, 10 ressortissants chinois ont été arrêtés à Kaboul par le service de renseignement afghan, le National Directorate of Security. Accusés d’espionnage, ils seront rapatriés en Chine le 4 janvier après 23 jours de détention et, semble-t-il, des excuses en privé de la part du gouvernement chinois. Dans l’intérêt des relations entre Pékin et Kaboul, peu de détails ont fuité, mais l’affaire fut assez importante pour que le Président afghan, Ashraf Ghani, charge son vice-président, un ancien du NDS, de superviser les investigations. Une fausse cellule, un véritable objectif Ce qu’il en ressort, c’est que les ressortissants chinois seraient membres du Ministry of State Security, qu’ils ont été appréhendés à Kart-e-Char (banlieue ouest de Kaboul) en possession d’armes et d’explosifs et qu’au moins

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Inde et Chine en Asie centrale

L’Inde et l’Organisation de coopération de Shanghai, difficultés en vue

Quand l’Inde et le Pakistan sont devenus membres à part entière de l’organisation de coopération de Shanghai en 2017, certains pensaient que l’intégration des deux frères ennemis allait leur permettre d’entamer un dialogue durable et normaliser leur relation. Après tout, la création même de l’ancêtre de l’OCS, le Shanghai Five, avait pour but de régler les contentieux frontaliers en Asie centrale que la dislocation brutale de l’URSS avait fait apparaitre. Aujourd’hui, alors que le contentieux frontalier entre l’Inde et la Chine provoque de vives tensions, quel rôle pour l’OCS dans la politique étrangère indienne ? Le statut de l’Organisation de Coopération de Shanghai Créée en 2001 pour accueillir l’Ouzbékistan, l’OCS regroupe aujourd’hui huit membres, quatre états d’Asie centrale, la Russie, la Chine, l’Inde et le Pakistan ainsi que des États avec le statut d’observateur (comme l’Afghanistan depuis 2012) et des partenaires de discussion. Entre 1996 et 2001, la plupart des contentieux

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Inde et Chine en Asie du Sud

Inde, Chine et Bangladesh : la question de l’eau

L’Inde et le Bangladesh Depuis les années 1970, la volonté indienne de domestiquer le Gange est source de tension dans les relations indo-bangladaises. Afin d’assurer l’approvisionnement du Bengale occidental et le fonctionnement du port de Calcutta, l’Inde a construit en 1975 le barrage de Farakka, situé seulement à 11 km de la frontière. Plus que de l’eau, ce barrage retient les sédiments, ces derniers pouvant jouer un rôle essentiel pour protéger les terres de la montée des eaux, au Bangladesh, mais également dans l’état indien du Bihar. Une étude parue en 2017 estime que la quantité de sédiments transportée par l’ensemble Gange-Brahmapoutre-Meghna est passée d’environ deux milliards de tonnes par an en 1997 à 500 millions de tonnes en 2015. Selon l’étude, l’accumulation de sédiments favorise les inondations en amont du barrage tandis qu’en aval, cela peut accroitre la vulnérabilité du trait de côte. L’accord conclu en 1996 entre l’Inde et

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Inde et Chine en Asie du Sud

Les frontières népalaises entre Inde et Chine

Fermées depuis le 24 mars après le déclenchement de l’épidémie de Covid-19, les frontières népalaises sont au centre des relations avec ses voisins. Avec l’Inde, une réouverture et le retour du libre passage sont d’une importance vitale pour les travailleurs népalais qui exercent en territoire indien, de six à huit millions de personnes, mais le Népal y reste opposé. Avec la Chine, la construction d’infrastructures en territoire népalais ravive le problème du tracé, en particulier autour d’une borne frontalière spécifique, la 57, érigée en 1962. Avec l’Inde, une frontière qui s’est militarisée La pandémie a mis à terre le principe de frontières ouvertes entre l’Inde et le Népal. Malgré des blocus pétroliers imposés par l’Inde, comme en 1989 ou 2015, ou lors d’élections, il n’est pas nécessaire de posséder un visa pour aller travailler en Inde, et vice-versa. Cependant, pour contrer la propagation du virus, les armées indienne et népalaise

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Inde et Chine en Asie du Sud-Est

ASEAN-Chine, la pandémie et le dépassement des contentieux

Rencontre ASEAN-Chine Le ministre chinois des Affaires étrangères a profité d’une rencontre avec les représentants des pays de l’ASEAN pour évoquer le renforcement de la coopération entre leurs pays et la Chine ces derniers mois. Mettant en avant la coopération dans la lutte contre la pandémie et la recherche d’un vaccin, Pékin rappelle son soutien au développement de l’ASEAN et au rôle central que l’association joue en Asie du Sud-est. En effet, les deux parties sont désormais les plus grands partenaires commerciaux, le développement de la Chine profitant ainsi aux deux parties. Par la promotion de la Belt Road Initiative et de la croissance économique chinoise, que l’adoption du 14ème plan quinquennal devrait renforcer, Pékin se place au centre de la reprise économique mondiale, sous-entendant ainsi à l’ASEAN qu’il est préférable de coopérer avec elle… Car le contentieux maritime reste présent dans les discussions, même s’il est abordé par une

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Inde et Chine en Asie du Sud-Est

L’Inde et le Myanmar, une main tendue teintée de realpolitik

Au début du mois d’octobre, un haut responsable du ministère des affaires étrangères indien, Harsh Vardhan Shringla, se rendit à Nay Pyi Taw afin d’inaugurer le bureau de liaison de l’ambassade indienne. Quelques semaines avant les élections générales, la délégation indienne rencontra la Conseillère spéciale de l’État, Aung San Suu Kyi, et le Commandant en chef de l’armée, le général Min Aung Hlaing. La politique birmane de l’Inde Depuis les années 1990, après avoir soutenu l’opposition démocratique, l’Inde a choisi une approche plus pragmatique en renouant le contact avec la junte militaire et en favorisant une démocratisation émanant de l’intérieur du pays. Cela lui permit de maintenir le dialogue avec les autorités birmanes quel que soit le vainqueur des élections comme en 2010 lorsque l’Union Solidarity and Development Party soutenu par les militaires remporta le scrutin ou en 2016 lorsque la National League for Democracy d‘Aung San Suu Kyi lui

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Inde et Chine en Europe

Les « nouvelles routes de la soie » s’effilochent en Europe de l’Est…

Relais de la Belt Road Initiative sur le territoire européen, le groupe de coopération 17+1 créé en 2012 et regroupant 17 pays de l’Est européens (dont 12 États membres de l’UE) n’a pu se réunir cette année en raison du coronavirus. Devant se dérouler à Pékin, cela aurait permis à la Chine de relancer une initiative qui peine à convaincre désormais, et ce, pour plusieurs raisons. En premier lieu, de nombreux projets d’investissements promis par la Chine sont retardés ou encore en discussion malgré les 10 milliards de dollars que Pékin prévoyait d’investir dans la construction d’autoroute, de ponts, de lignes de chemin de fer, etc… On y retrouve tous les travaux qui forment l’ossature de la Belt Road Initiative de par le monde. Par exemple, le projet phare du « 17+1 », l’autoroute entre Budapest et Belgrade n’est toujours pas commencé tandis que la Roumanie, qui comptait sur Pékin pour trois

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