Inde et Chine en Asie centrale

L’Inde et l’Organisation de coopération de Shanghai, difficultés en vue

Quand l’Inde et le Pakistan sont devenus membres à part entière de l’organisation de coopération de Shanghai en 2017, certains pensaient que l’intégration des deux frères ennemis allait leur permettre d’entamer un dialogue durable et normaliser leur relation. Après tout, la création même de l’ancêtre de l’OCS, le Shanghai Five, avait pour but de régler les contentieux frontaliers en Asie centrale que la dislocation brutale de l’URSS avait fait apparaitre. Aujourd’hui, alors que le contentieux frontalier entre l’Inde et la Chine provoque de vives tensions, quel rôle pour l’OCS dans la politique étrangère indienne ? Le statut de l’Organisation de Coopération de Shanghai Créée en 2001 pour accueillir l’Ouzbékistan, l’OCS regroupe aujourd’hui huit membres, quatre états d’Asie centrale, la Russie, la Chine, l’Inde et le Pakistan ainsi que des États avec le statut d’observateur (comme l’Afghanistan depuis 2012) et des partenaires de discussion. Entre 1996 et 2001, la plupart des contentieux

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La politique de sécurité et de défense commune

Défense et partenariat stratégique, le renforcement des liens UE-ASEAN

La 23ème rencontre ministérielle ASEAN-UE  En janvier 2019, lors de la 22ème rencontre entre les ministres des Affaires étrangères de l’UE et de l’ASEAN (AEMM), il avait été décidé de renforcer le partenariat entre les deux organisations régionales. Ce que la réunion du Joint Cooperation committee actera quelques mois plus tard en proposant d’élever la relation au stade de « partenaire stratégique », ainsi que de renforcer la connectivité entre les deux régions. Début décembre s’est tenu la 23ème rencontre AEMM au cours de laquelle ce statut de partenaire stratégique a été validé. Concrètement, il implique des rencontres régulières au niveau des dirigeants ainsi qu’un renforcement de la coopération dans les domaines suivants : Économique avec, entre autres, un commerce encadré par des normes, mais aussi la protection des droits des travailleurs, Sécuritaire avec une coopération maritime améliorée ainsi qu’une lutte contre le terrorisme et la cybercriminalité, Une connectivité durable, celle-ci doit être

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Questions de sécurité régionale

L’Inde renforce sa présence dans l’océan indien et au-delà…

Alors que le chef d’état-major de la marine indienne a déclaré qu’un troisième porte-avions était « absolument nécessaire » afin de protéger les cotes, l’Inde renforce sa coopération avec plusieurs pays, que ce soit par le renouveau du dialogue avec ses voisins et l’océan indien, mais aussi par des exercices militaires conjoints dans le cas du SITMEX. Le dialogue trilatéral Inde-Sri Lanka-Maldives En 2011, l’Inde et les Maldives ont débuté un dialogue sur le thème de la sécurité maritime afin de renforcer la coopération entre garde-côtes et lutter contre plusieurs menaces, dont le terrorisme, et différents trafics. Rejoints en 2012 par le Sri Lanka, ce dialogue fut reconduit en 2013 et 2014, mais il aura fallu attendre 2020 pour que la quatrième session ait lieu. Elle s’est tenue à Colombo la semaine passée avec la présence du Conseiller à la sécurité nationale indien, Ajit Doval et des ministres de la

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Inde et Chine en Asie du Sud

Inde, Chine et Bangladesh : la question de l’eau

L’Inde et le Bangladesh Depuis les années 1970, la volonté indienne de domestiquer le Gange est source de tension dans les relations indo-bangladaises. Afin d’assurer l’approvisionnement du Bengale occidental et le fonctionnement du port de Calcutta, l’Inde a construit en 1975 le barrage de Farakka, situé seulement à 11 km de la frontière. Plus que de l’eau, ce barrage retient les sédiments, ces derniers pouvant jouer un rôle essentiel pour protéger les terres de la montée des eaux, au Bangladesh, mais également dans l’état indien du Bihar. Une étude parue en 2017 estime que la quantité de sédiments transportée par l’ensemble Gange-Brahmapoutre-Meghna est passée d’environ deux milliards de tonnes par an en 1997 à 500 millions de tonnes en 2015. Selon l’étude, l’accumulation de sédiments favorise les inondations en amont du barrage tandis qu’en aval, cela peut accroitre la vulnérabilité du trait de côte. L’accord conclu en 1996 entre l’Inde et

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Inde et Chine en Asie du Sud

Les frontières népalaises entre Inde et Chine

Fermées depuis le 24 mars après le déclenchement de l’épidémie de Covid-19, les frontières népalaises sont au centre des relations avec ses voisins. Avec l’Inde, une réouverture et le retour du libre passage sont d’une importance vitale pour les travailleurs népalais qui exercent en territoire indien, de six à huit millions de personnes, mais le Népal y reste opposé. Avec la Chine, la construction d’infrastructures en territoire népalais ravive le problème du tracé, en particulier autour d’une borne frontalière spécifique, la 57, érigée en 1962. Avec l’Inde, une frontière qui s’est militarisée La pandémie a mis à terre le principe de frontières ouvertes entre l’Inde et le Népal. Malgré des blocus pétroliers imposés par l’Inde, comme en 1989 ou 2015, ou lors d’élections, il n’est pas nécessaire de posséder un visa pour aller travailler en Inde, et vice-versa. Cependant, pour contrer la propagation du virus, les armées indienne et népalaise

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L’UE et les changements climatiques

Le climat au cœur de la coopération entre l’Union européenne et l’Inde

L’Inde et l’environnement En 1972, alors que parait le rapport Meadows, The limit to growth, et qu’est fondé le Club de Rome, Indira Gandhi sera un des rares chefs de gouvernement à participer à la conférence des Nations unies sur l’environnement qui se déroule à Stockholm. En effet, la sauvegarde de l’environnement tient une place particulière dans la politique indienne. Dès les années 1970, Indira Gandhi prend des mesures pour la protection de l’environnement avec le renforcement de la législation sur les parcs nationaux. En 1978, selon la loi, avant tout projet industriel ou minier, une étude d’impact sur l’environnement doit être réalisée. Ainsi, c’est avec les pays d’Europe du Nord que l’Inde va développer en premier lieu ses coopérations bilatérales et si le premier sujet des échanges entre l’UE et l’Inde sera au départ le commerce et la coopération sectorielle, un dialogue environnemental spécifique va apparaitre grâce aux sommets bilatéraux.

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Questions de sécurité régionale

L’apport du cyber à la stratégie militaire chinoise

Le Think tank japonais National Institute for Defense Studies, affilié au ministère de la défense nippon sans qu’il exprime les positions officielles du gouvernement, publie le 11ème tome de son rapport annuel qui analyse le développement des capacités sécuritaires de la République populaire de Chine. Mettant en avant chaque année un thème particulier, le NDIS a choisi cette fois d’étudier en détail les capacités cyber de l’APL ainsi que celles qui concernent l’espace extra-atmosphérique. Divisé en quatre chapitres, chacun se concentre sur une question spécifique. Le premier chapitre s’intéresse à l’implémentation dans le domaine militaire des recherches scientifiques et technologiques menées par la RPC. Spécifiquement, ce sont les possibilités qu’offrent l’informatisation et le développement de l’intelligence artificielle dans la conduite de la guerre qui sont abordées dans ce chapitre. En lien avec le premier chapitre, le NDIS revient sur la création en 2015 du Strategic Support Force (SSF) qui a

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Tensions sino-indiennes

Les tensions sino-indiennes au Ladakh, l’arbre qui cache la forêt

Bien que la zone du Ladakh où se déroule actuellement les tensions sino-indiennes ne fasse pas partie du Jammu-et-Cachemire comme tend à le rappeler le gouvernement indien en avertissant Twitter, cet État n’est pas séparé seulement entre le Pakistan et l’Inde, la Chine en occupe également une partie. Depuis l’affrontement de juin, c’est bien la zone du Ladakh, le Ladakh Union Territory (LuT), qui est sur le devant de la scène. Malgré une nouvelle rencontre entre hauts gradés le 6 novembre, la huitième, la situation a peu évolué. La Chine ne reconnait toujours pas le LuT ni l’Arunachal Pradesh et elle demande à l’Inde de se retirer du mont Kailash ou elle avait préventivement pris position dans la nuit du 29 au 30 aout. Pékin accuse l’Inde d’avoir brisé le statu quo malgré le fait que ses propres troupes aient occupé peu de temps auparavant la rive nord du lac

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Questions de sécurité régionale

Si vis pacem…. La sécurité indienne pour la prochaine décennie

À l’occasion d’un webinaire qui s’est tenu début novembre, le ministre indien de la Défense, Shri Rajnat Singh, a précisé les orientations qui vont définir la sécurité nationale indienne pour les dix prochaines années. Et cela, sur fond de tension au Ladakh, la 8ème rencontre entre hauts gradés chinois et indiens du 8 novembre n’ayant débouché sur rien de concret, à part le maintien du statu quo et la programmation d’une prochaine réunion. Pour M. Singh, ce qu’il faut avant tout retenir des siècles passés et de la chute des civilisations, c’est qu’il ne suffit pas de désirer la paix pour l’obtenir, mais qu’il faut plutôt être assez fort pour dissuader un tiers de rechercher la guerre… Ainsi, pour M. Singh, dans un monde qui met en avant la sécurité, la défense de la souveraineté et des intérêts nationaux, il faut être conscient qu’il est difficile de bâtir un environnement

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États membres et Asie

L’Italie renforce ses liens avec l’Asie

L’Italie, la Chine et la Corée Tandis que l’Italie et la Chine célèbrent les 50 ans de l’établissement de leurs relations diplomatiques, Rome a également tenu avec Séoul la première visioconférence au sujet de leur nouveau dialogue stratégique. Les liens entre Rome et Pékin se sont renforcés pendant la première phase européenne de la pandémie, la Chine ayant apporté une assistance matérielle à une Italie durement frappée par la Covid-19. Avec la Corée, il aura fallu deux ans après leur sommet bilatéral en octobre 2018 pour que ce « dialogue stratégique », établissant une coopération dans de nombreux domaines, puisse devenir un peu plus concret. Rome a pu profiter de la volonté sud-coréenne de renforcer ses relations avec les grands pays européens, en particulier avec l’Allemagne qui préside l’UE, le Royaume-Uni et l’Italie qui présideront le G7 et le G20 en 2021. Pour la Corée, un dialogue stratégique, c’est l’opportunité de multiplier

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