Forces armées asiatiques

Vers une privatisation des Ordnance Factory indiennes ?

En février 2019, l’explosion d’une munition destinée à un canon antiaérien avait blessé 5 militaires, dont un, grièvement. Auparavant importées de Suède, ces munitions étaient désormais produites par l’industrie de défense indienne, mais ni la qualité, ni la sécurité, n’étaient pas encore optimales. Plutôt que remettre en question la chaine de production des OFs et le contrôle qualité, ce seront les militaires qui, accusés de mauvaise manipulation, seront désignés comme les responsables de l’accident. Le problème est que désormais, les servants des batteries antiaériennes se méfient de ces munitions et sont extrêmement prudents, donc plus lents, ce qui dans la défense antiaérienne est un sérieux désavantage. Dès le début des années 2000, plusieurs commissions avaient suggéré un changement dans l’organisation des OFs. Ainsi, en 2000, le rapport T.K.A Nair proposait la conversion de l’Ordnance Factory Board en Ordnance Factory Corporation Limited. En 2004, le Dr Vijay Kelkar pointait le fait

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Inde et Chine en Europe

Les « nouvelles routes de la soie » s’effilochent en Europe de l’Est…

Relais de la Belt Road Initiative sur le territoire européen, le groupe de coopération 17+1 créé en 2012 et regroupant 17 pays de l’Est européens (dont 12 États membres de l’UE) n’a pu se réunir cette année en raison du coronavirus. Devant se dérouler à Pékin, cela aurait permis à la Chine de relancer une initiative qui peine à convaincre désormais, et ce, pour plusieurs raisons. En premier lieu, de nombreux projets d’investissements promis par la Chine sont retardés ou encore en discussion malgré les 10 milliards de dollars que Pékin prévoyait d’investir dans la construction d’autoroute, de ponts, de lignes de chemin de fer, etc… On y retrouve tous les travaux qui forment l’ossature de la Belt Road Initiative de par le monde. Par exemple, le projet phare du « 17+1 », l’autoroute entre Budapest et Belgrade n’est toujours pas commencé tandis que la Roumanie, qui comptait sur Pékin pour trois

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La politique de sécurité et de défense commune

Charles Michel présente sa vision de l’« autonomie stratégique européenne »

Dans un discours enthousiaste sur les capacités de l’Union européenne, confrontée à des enjeux complexes parce qu’elle est bien une « puissance stratégique », Charles Michel évoque la place de l’UE face à un « arc d’instabilité » qui s’est développé autour d’elle. La relation avec la Russie et le cas de l’Ukraine, puis du Belarus, qui a vu l’arrêt de l’expansion de l’espace démocratique européen, la relation avec la Turquie avec en toile de fond la Syrie, la Libye et les tensions en méditerranée, l’Afrique, le Brexit, les États-Unis, la Chine, le Président du Conseil européen dresse un constat clair des défis que l’UE doit relever. Mettant en avant la capacité européenne à surmonter les défis qui se présentent, comme avec le Covid-19 et le plan de relance économique, l’UE doit, sur le plan extérieur, atteindre cette autonomie stratégique en se fixant trois objectifs : la stabilité : dans la défense de la sécurité physique,

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États membres et Asie

L’émergence du minilatéralisme militaire, l’exemple de la France

Afin de défendre ce qu’ils considèrent comme leurs intérêts stratégiques, et en prenant l’exemple du domaine économique, les États se réunissent également sous la forme de sommets avec peu de participants pour évoquer des questions spécifiques, c’est le cas de la France, de l’Inde et de l’Australie. En effet, le 9 septembre s’est tenu, par visioconférence, le premier sommet Australie-France-Inde entre des représentants des ministères des Affaires étrangères des trois pays. Il s’agit avant tout de renforcer leur coopération dans la région Indo-Pacifique et de mettre en place une consultation régulière sur certains sujets, en particulier dans le domaine maritime. À l’origine de ce sommet, l’initiative de trois Think tanks, la Carnegie India, le National Security College of the Australian National University et la Fondation pour la recherche stratégique qui, en mai 2018, ont mis en avant les convergences de vues de Paris, Delhi et Canberra dans le domaine sécuritaire

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La politique étrangère et de sécurité commune

Pour Josep Borrell, il est temps de renforcer les liens entre l’UE et l’ASEAN

À l’occasion du lancement de son blog « personnel », le Haut représentant, Josep Borrell, revient sur l’histoire des relations entre l’UE et l’ASEAN. Sur fond de tensions entre la Chine et les États-Unis apparait une nouvelle fois l’idée selon laquelle l’UE pourrait, avec des partenaires partageant leurs valeurs, jouer un rôle plus important sur la scène internationale. Pourtant, entre les Western values européennes et l’Asian relativism qui caractérise les pays d’Asie du Sud-est, les valeurs ne sont pas réellement communes, mais certains buts ou objectifs eux, le sont. Ancrée dans la guerre froide, la relation entre la CEE et l’ASEAN débute informellement en 1972 avec la création du Comité Spécial de coordination de l’ASEAN qui aboutit à une première rencontre entre Européens et membres de l’ASEAN en 1973. D’autres rencontrent suivront jusqu’à la signature de l’accord de coopération en 1980, accord qui reprend les principes de coopération commerciale, économique et au

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La politique de sécurité et de défense commune

Le rôle de l’UE au G5 Sahel

Deux études du Parlement européen dressent un tableau de la participation de l’UE dans la région du Sahel. Marquée une instabilité aggravée par le coup d’État au Mali en aout 2020, les pays du G5 doivent faire face à de nombreux défis et pas uniquement sécuritaires. La croissance de la population, la pauvreté et le changement climatique assombrissent les perspectives de développement pour des États dont le pouvoir central reste faible, avec une armée peu équipée et des frontières poreuses. Après la création du G5 Sahel en 2014 et son aspect sécuritaire en 2017 afin de lutter contre le terrorisme, l’Union européenne s’était rapprochée du G5 en apportant une aide au développement ainsi qu’en déployant trois missions de la PSDC pour entrainer et conseiller les armées nationales. Aux trois missions de l’UE s’ajoutent la mission des Nations unies (MINUSMA) présente au Mali depuis 2013, la mission française Barkhane qui a

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UE-ASEAN

En marge de l’ARF, rencontre entre l’ASEAN et l’UE

Pour le Haut-représentant de l’UE qui a co-présidé le sommet ASEAN-UE avec le ministre des affaires étrangères singapourien, la pandémie a mis en lumière la nécessité pour les organisations multilatérales de coopérer, et ce, malgré la distance. Le HRPESC a profité de la réunion entre les deux organisations régionales pour affirmer qu’elles doivent coopérer face à la volonté de certains pays d’imposer par la force plutôt que par le droit leur politique. Mais il a également déclaré qui ni l’ASEAN, ni l’UE ne devaient faire partie d’aucune sphère d’influence ni participer à une nouvelle guerre froide…. Une déclaration qui devrait avoir son importance dans la relation transatlantique si elle est prise en compte par les pays concernés. Pour revenir à l’agenda traditionnel, le commerce bilatéral, les programmes de coopération ou la réglementation aérienne étaient au menu mais aussi la question sécuritaire avec le déploiement d’attachés militaires européens dans les délégations

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UE-RPC

Rencontre entre l’UE, la Chine et l’Allemagne…

Une vidéoconférence entre les dirigeants de l’Union européenne, Angela Merkel et le Président chinois Xi Jinping s’est déroulée le 14 septembre, venant compléter le sommet UE-Chine du 22 juin. À l’ordre du jour, la pandémie, mais aussi les négociations sur le traité d’investissement bilatéral (Comprehensive Investment Agreement, CAI) qui achoppent sur l’accès au marché chinois, même si des progrès avaient été enregistrés quant au rôle des entreprises étatiques chinoises et les subventions qu’elles reçoivent. Les difficultés d’accès au marché sont également au menu des négociations en cours au sein de l’OMC, et ce, malgré l’avancée marquée par la signature de l’accord sur les indications protégées. Pour la question du climat, les dirigeants européens ont enjoint la Chine à établir un moratoire sur la construction de nouvelles centrales thermiques et à limiter ses émissions de dioxyde de carbone. Les deux parties se retrouvent dans la défense de la biodiversité et travaillent

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Services de renseignement

La nébuleuse chinoise du renseignement

Dans le contexte des tensions sino-indiennes, l’ORF dresse un tableau succinct des activités que mène la République populaire de Chine dans le domaine du renseignement, et spécifiquement sur le territoire indien. Gonganbu et Guoanbu ne sont pas les seuls organes qui permettent à la RPC de surveiller son territoire, l’État central a mis en place au cours des dernières décennies une nébuleuse volontairement difficile à identifier et quantifier. Après les réformes du service extérieur menées par Xu Yongyue dans les années 1990 puis la multiplication des institutions chargées de collecter l’information (know how pour l’espionnage industriel dès 1984, l’Institut des relations internationales pour la formation des attachés militaires, etc..) et la montée en puissance du renseignement militaire des bureaux de l’APL, la Chine est devenue un acteur majeur dans l’espionnage. Ainsi, l’ORF évoque la théorie des « mille grains de sable », la collecte d’informations par des civils travaillant dans le monde : entrepreneurs,

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Inde et Chine au Moyen-Orient

L’Iran et les relations sino-indiennes

Deux articles du Southasiaanalysis, mis en parallèle et analysés, permettent de mettre en lumière la place de l’Iran et du Moyen-Orient dans les relations sino-indiennes. Tout d’abord, le partenariat entre l’Iran et la Chine ne résulte-t-il que des circonstances ? Entre un Iran isolé par les sanctions internationales et dont l’économie est en difficulté et une Chine qui, diplomatiquement, est soupçonnée d’avoir dissimulé l’impact du Covid et, surtout, sa propagation. Pour la Chine, un Iran affaiblit par les sanctions, mais aussi par la baisse du prix des hydrocarbures peut être un nouveau Sri Lanka ou Pakistan vu ses besoins en financement extérieur, et que seule la Chine peut à ce jour lui fournir. De plus, les deux pays étant en délicatesse diplomatique avec les États-Unis, l’accélération dans leur rapprochement semblerait cohérente. Le projet d’accord de partenariat dont certains éléments ont fuité début septembre prévoit que la Chine investisse 400 milliards de

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