La politique de sécurité et de défense commune

Le rôle de l’UE au G5 Sahel

Deux études du Parlement européen dressent un tableau de la participation de l’UE dans la région du Sahel. Marquée une instabilité aggravée par le coup d’État au Mali en aout 2020, les pays du G5 doivent faire face à de nombreux défis et pas uniquement sécuritaires. La croissance de la population, la pauvreté et le changement climatique assombrissent les perspectives de développement pour des États dont le pouvoir central reste faible, avec une armée peu équipée et des frontières poreuses. Après la création du G5 Sahel en 2014 et son aspect sécuritaire en 2017 afin de lutter contre le terrorisme, l’Union européenne s’était rapprochée du G5 en apportant une aide au développement ainsi qu’en déployant trois missions de la PSDC pour entrainer et conseiller les armées nationales. Aux trois missions de l’UE s’ajoutent la mission des Nations unies (MINUSMA) présente au Mali depuis 2013, la mission française Barkhane qui a

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UE-ASEAN

En marge de l’ARF, rencontre entre l’ASEAN et l’UE

Pour le Haut-représentant de l’UE qui a co-présidé le sommet ASEAN-UE avec le ministre des affaires étrangères singapourien, la pandémie a mis en lumière la nécessité pour les organisations multilatérales de coopérer, et ce, malgré la distance. Le HRPESC a profité de la réunion entre les deux organisations régionales pour affirmer qu’elles doivent coopérer face à la volonté de certains pays d’imposer par la force plutôt que par le droit leur politique. Mais il a également déclaré qui ni l’ASEAN, ni l’UE ne devaient faire partie d’aucune sphère d’influence ni participer à une nouvelle guerre froide…. Une déclaration qui devrait avoir son importance dans la relation transatlantique si elle est prise en compte par les pays concernés. Pour revenir à l’agenda traditionnel, le commerce bilatéral, les programmes de coopération ou la réglementation aérienne étaient au menu mais aussi la question sécuritaire avec le déploiement d’attachés militaires européens dans les délégations

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UE-RPC

Rencontre entre l’UE, la Chine et l’Allemagne…

Une vidéoconférence entre les dirigeants de l’Union européenne, Angela Merkel et le Président chinois Xi Jinping s’est déroulée le 14 septembre, venant compléter le sommet UE-Chine du 22 juin. À l’ordre du jour, la pandémie, mais aussi les négociations sur le traité d’investissement bilatéral (Comprehensive Investment Agreement, CAI) qui achoppent sur l’accès au marché chinois, même si des progrès avaient été enregistrés quant au rôle des entreprises étatiques chinoises et les subventions qu’elles reçoivent. Les difficultés d’accès au marché sont également au menu des négociations en cours au sein de l’OMC, et ce, malgré l’avancée marquée par la signature de l’accord sur les indications protégées. Pour la question du climat, les dirigeants européens ont enjoint la Chine à établir un moratoire sur la construction de nouvelles centrales thermiques et à limiter ses émissions de dioxyde de carbone. Les deux parties se retrouvent dans la défense de la biodiversité et travaillent

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Services de renseignement

La nébuleuse chinoise du renseignement

Dans le contexte des tensions sino-indiennes, l’ORF dresse un tableau succinct des activités que mène la République populaire de Chine dans le domaine du renseignement, et spécifiquement sur le territoire indien. Gonganbu et Guoanbu ne sont pas les seuls organes qui permettent à la RPC de surveiller son territoire, l’État central a mis en place au cours des dernières décennies une nébuleuse volontairement difficile à identifier et quantifier. Après les réformes du service extérieur menées par Xu Yongyue dans les années 1990 puis la multiplication des institutions chargées de collecter l’information (know how pour l’espionnage industriel dès 1984, l’Institut des relations internationales pour la formation des attachés militaires, etc..) et la montée en puissance du renseignement militaire des bureaux de l’APL, la Chine est devenue un acteur majeur dans l’espionnage. Ainsi, l’ORF évoque la théorie des « mille grains de sable », la collecte d’informations par des civils travaillant dans le monde : entrepreneurs,

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Inde et Chine au Moyen-Orient

L’Iran et les relations sino-indiennes

Deux articles du Southasiaanalysis, mis en parallèle et analysés, permettent de mettre en lumière la place de l’Iran et du Moyen-Orient dans les relations sino-indiennes. Tout d’abord, le partenariat entre l’Iran et la Chine ne résulte-t-il que des circonstances ? Entre un Iran isolé par les sanctions internationales et dont l’économie est en difficulté et une Chine qui, diplomatiquement, est soupçonnée d’avoir dissimulé l’impact du Covid et, surtout, sa propagation. Pour la Chine, un Iran affaiblit par les sanctions, mais aussi par la baisse du prix des hydrocarbures peut être un nouveau Sri Lanka ou Pakistan vu ses besoins en financement extérieur, et que seule la Chine peut à ce jour lui fournir. De plus, les deux pays étant en délicatesse diplomatique avec les États-Unis, l’accélération dans leur rapprochement semblerait cohérente. Le projet d’accord de partenariat dont certains éléments ont fuité début septembre prévoit que la Chine investisse 400 milliards de

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Inde et Chine en Amérique

Élection américaine, quels enjeux pour l’Inde si Joe Biden gagne ?

Sous l’ère de Georges W. Bush, Joe Biden dirigeait le Comité du Sénat sur les Affaires étrangères, il a ainsi joué un rôle important dans l’accord sur le nucléaire civil[1]Senate Approves India Nuclear Treaty, https://www.nytimes.com/2008/10/02/washington/02nuke.html  qui a permis à l’Inde de bénéficier de transfert de technologie nucléaire sans être membre du TNP. C’est aussi sous la supervision de Joe Biden que le Sénat américain a adopté le Naval Vessels Transfer Act[2]Naval Vessels Transfer Act of 2005, https://www.congress.gov/bill/109th-congress/senate-bill/1886 en décembre 2005, ce dernier permettant à un pays tiers d’acquérir des navires de l’US Navy. Dans le cas de l’Inde, ce fut le navire amphibie Trenton. Ainsi, avant d’être vice-président, Joe Biden avait déjà eu un rôle à jouer dans la relation entre les États-Unis et l’Inde. Depuis l’élection de Trump, les relations sont plutôt cordiales amenant même à une certaine confusion lorsque le gouvernement de Modi, cherchant à se rallier les

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Tensions sino-indiennes

Tensions au Ladakh, le face-à-face s’inscrit dans la durée

Le lac Pangong Tso qui fut le témoin de manœuvres dans la nuit du 29 au 30 août a vu les tensions s’accroître sur ses rives. Dans la nuit du 7 au 8 septembre, des tirs de sommation ont retenti, l’APL accuse l’Indian Army et inversement. Pour le Colonel Zhang Shulli de l’APL, ce sont les Indiens qui ont tiré en l’air à l’approche d’une patrouille chinoise qui venait parlementer alors que pour la partie indienne, ce sont les forces de l’APL qui, se rapprochant des positions du 30 août, ont tiré en l’air. Cependant, savoir qui est responsable des coups de feu ne compte pas autant que l’occupation par l’armée indienne de positions stratégiques afin de limiter, puis interdire, les incursions chinoises au-delà de « sa vision » de la Line of Actual Control. D’où les frictions de plus en plus fréquentes depuis le printemps. Tenir le sud du lac et

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La politique de sécurité et de défense commune

La Pax Europaea et son approche du futur

Le Think tank du Parlement européen, l’European Parliamentary Research Service, a publié un rapport résumant la contribution de l’Union européenne à la paix et à la sécurité globale tout en rappelant l’approche de l’UE dans ces domaines. Présentant la pandémie comme un nouveau facteur de déstabilisation, tout comme les événements climatiques extrêmes, ils viennent s’ajouter à la liste dressée par l’UE des menaces identifiées envers la paix et la sécurité : désinformation, insécurité énergétique, conflits, terrorisme, armes de destruction massive et cyber malveillance. Tous ces éléments mettent en péril la démocratie et la stabilité des États alors que le monde connait depuis 2012 une recrudescence des conflits. La Global Strategy en 2016 avait mis en avant qu’il « était prévisible que le monde soit imprévisible » ce que le Brexit, les changements dans la politique étrangère américaine, l’évolution de la posture chinoise et la pandémie n’ont fait que confirmer. Aussi, quel peut

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ASEM

L’ASEM et la Covid-19, réactions et volonté d’agir

Les 53 membres de l’ASEM ont, pour la première fois, adoptés une déclaration commune qui engage l’ASEM, mais qui n’a été rédigée que par le pays hôte, le Cambodge, le représentant de l’UE, l’Allemagne, Singapore pour l’ASEAN et la Russie comme coordinatrice de l’Asie du Nord-est et du Sud-est. Cela a permis une communication plus rapide. Composée d’un préambule qui rappelle les inquiétudes partagées sur la pandémie et ses conséquences, mais aussi sur le fait que sa progression met en lumière l’interconnexion entre l’Europe et l’Asie, la déclaration commune insiste sur quatre éléments : L’importance de la coopération internationale, Le renforcement de la résilience des chaines d’approvisionnements et du flux de marchandise, La coordination de la relance de l’économie afin de diminuer l’impact de la récession, Le rappel de l’importance du multilatéralisme comme moyen d’atteindre tous ces objectifs. Plus de détails sur les 27 points soulevés ici (en anglais) : Coronavirus: Asia-Europe

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La politique étrangère et de sécurité commune

L’UE et l’Angola, bilan de la cinquième rencontre

Dans l’esprit du Joint Way Forward, la feuille de route qui encadre les relations entre les deux parties, plusieurs sujets ont été abordés lors de cette vidéoconférence. Tout d’abord, dans le chapitre sur la politique et la sécurité régionales, l’UE a salué le rôle que l’Angola a joué dans la région en tant que Secrétaire général pour le groupe ACP, Président de la Commission Economic Community Central African States et au sein de la Southern African Development Community. L’Angola s’est ainsi engagé dans le processus de paix en république centrafricaine, mais aussi dans la région du golfe de guinée, avec la possibilité de mettre en place une coopération trilatérale Union européenne-Union Africaine-Nations unies dans des domaines spécifiques. La réunion a également permis de préparer le sommet UE-UA qui doit se tenir, sous réserve, en octobre 2020. La crise du Covid a été abordée, ses conséquences sanitaires, mais aussi les changements

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