Tensions sino-indiennes

Malgré les négociations, les tensions persistent

Tandis qu’une nouvelle négociation, la neuvième depuis l’affrontement de Galwan, doit permettre une désescalade durable des tensions sur la frontière sino-indienne, plusieurs éléments peuvent tempérer l’optimisme. Bien qu’une majorité d’Indiens (57%) préfèrent que cette situation se règle par la négociation (alors qu’ils étaient 59% à envisager une guerre en aout 2020)[1]Mood of the Nation poll: Not war, Indians feel talks best way to end LAC dispute with China, … Continue reading, c’est l’ensemble de la frontière sino-indienne qui voit le contentieux se raviver. Il n’est plus seulement question du Ladakh, de la partie occupée du Cachemire et du Corridor économique Chine-Pakistan ou du projet de barrage chinois, des troubles auraient eu lieu au Sikkim tandis que la Chine aurait bâti des infrastructures en Arunachal Pradesh. Nouveau déploiement de troupes, espionnage et cartographie 3D de l’ensemble de la frontière par la Chine, cela sur fond de révélations américaines et de « communiqués » de

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UE-Inde

Le projet d’accord UE-Chine, quel impact sur les relations entre l’UE et l’Inde ?

Alors que certains États membres de l’UE, comme la France, renforcent leur coopération avec l’Inde, le projet d’accord global UE-Chine risque de peser sur les relations entre l’Inde et l’Union européenne. Dans le contexte de tensions grandissantes avec la Chine, Delhi ne peut que s’interroger sur la crédibilité de l’UE qui qualifiait Pékin de « rival stratégique systémique » quelques mois plus tôt. Cependant, partenaire stratégique depuis 2003, la relation entre l’UE et l’Inde s’est toujours déroulée à l’ombre des États-Unis, jugés plus crédibles par Delhi. Outre des domaines ciblés ou les coopérations existent, l’UE ne pèse toujours pas le poids qu’elle devrait dans la politique étrangère indienne. L’accord UE-Chine Pour l’instant un accord de principe qui doit encore être ratifié, l’accord global sur les investissements (Comprehensive Agreement on Investment, CAI), fruit d’une longue négociation de sept ans, s’attaque à un contentieux historique dans la relation sino-européenne, la réciprocité dans le domaine

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États membres et Asie

L’Indopacifique, vecteur de rapprochement entre l’Inde et l’Europe ?

L’Indopacifique En novembre 2020, les Pays-Bas furent le troisième État membre à présenter un concept de stratégie pour la région Indopacifique, après la France en 2018 et l’Allemagne en septembre 2020(voir l’actualité). Au centre de ces stratégies, la relation avec l’Inde, la protection des routes commerciales et l’attitude à adopter face à la montée en puissance de la chine et de ses prétentions. D’autres états membres européens, comme l’Italie, ou un pays européen comme le Royaume-Uni sont en pleine réévaluation de leurs liens avec l’Inde, mais sans avoir à ce jour clairement accepté ce concept. Dans le cas du Royaume-Uni post-Brexit, le Premier ministre devait y effectuer son premier voyage officiel à l’occasion du Republic Day, l’aggravation de la pandémie ayant entrainé l’annulation de la visite. Cependant, un vaste accord commercial est en négociation. Avec l’Italie, les liens se resserrent entre Rome et Delhi, mais il ne faut pas perdre

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La politique de sécurité et de défense commune

Le cyber comme élément de l’autonomie stratégique européenne

La stratégie européenne de cybersécurité doit permettre à l’UE de protéger ses intérêts et d’assurer son intégrité numérique. Il ne s’agit pas seulement de se prévenir contre des cyberattaques visant des intérêts sécuritaires, mais aussi de protéger tous les aspects d’une société connectée, allant des hôpitaux, du transport aérien, du processus démocratique ou encore de l’approvisionnement énergétique. Cette mise à jour de la stratégie doit, par elle-même, mais aussi par la coopération internationale, assurer aux citoyens et aux entreprises européennes un usage sûr du cyberespace. Quatre domaines sont considérés comme vulnérables et doivent être protégés : 1 – La protection du marché intérieur 2 – Permettre l’application du droit national et international 3 – La diplomatie 4 – La défense Pour apporter des solutions, le document se divise en trois parties principales : 1 – Resilience, technological sovereignty and leadership 2 – Building operational capacity to prevent, deter and respond 3 – Advancing

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La politique de sécurité et de défense commune

L’espace comme élément de l’autonomie stratégique européenne

Le 16 décembre dernier, la Commission européenne et le Haut Représentant ont présenté la stratégie européenne de cybersécurité, le même jour était conclu un accord entre la Présidence du Conseil et le Parlement européen définissant le programme spatial de l’UE pour les années 2021 à 2027. Si ce jour reste symbolique, il est pour l’idée d’une autonomie stratégique européenne d’une importance capitale. Un domaine devenu incontournable L’espace est devenu un enjeu sécuritaire comme tout territoire terrestre, la surveillance spatiale (Space Situational Awareness, SSA et Space surveillance and tracking, SST), la surveillance du domaine maritime (Maritime Domain Awareness, MDA), le renseignement, la surveillance et la reconnaissance (Intelligence surveillance and reconnaissance, ISR) devant être intégrés dans les stratégies de sécurité nationale. Il était plus facile d’observer à partir d’un Key Hole que d’un U2 quand les satellites restaient hors d’atteinte. Cependant, le développement des technologies antisatellite (ASAT) s’est accéléré ces dernières années. Aveuglement

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Inde et Chine en Asie centrale

L’Inde et l’Organisation de coopération de Shanghai, difficultés en vue

Quand l’Inde et le Pakistan sont devenus membres à part entière de l’organisation de coopération de Shanghai en 2017, certains pensaient que l’intégration des deux frères ennemis allait leur permettre d’entamer un dialogue durable et normaliser leur relation. Après tout, la création même de l’ancêtre de l’OCS, le Shanghai Five, avait pour but de régler les contentieux frontaliers en Asie centrale que la dislocation brutale de l’URSS avait fait apparaitre. Aujourd’hui, alors que le contentieux frontalier entre l’Inde et la Chine provoque de vives tensions, quel rôle pour l’OCS dans la politique étrangère indienne ? Le statut de l’Organisation de Coopération de Shanghai Créée en 2001 pour accueillir l’Ouzbékistan, l’OCS regroupe aujourd’hui huit membres, quatre états d’Asie centrale, la Russie, la Chine, l’Inde et le Pakistan ainsi que des États avec le statut d’observateur (comme l’Afghanistan depuis 2012) et des partenaires de discussion. Entre 1996 et 2001, la plupart des contentieux

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La politique de sécurité et de défense commune

Défense et partenariat stratégique, le renforcement des liens UE-ASEAN

La 23ème rencontre ministérielle ASEAN-UE  En janvier 2019, lors de la 22ème rencontre entre les ministres des Affaires étrangères de l’UE et de l’ASEAN (AEMM), il avait été décidé de renforcer le partenariat entre les deux organisations régionales. Ce que la réunion du Joint Cooperation committee actera quelques mois plus tard en proposant d’élever la relation au stade de « partenaire stratégique », ainsi que de renforcer la connectivité entre les deux régions. Début décembre s’est tenu la 23ème rencontre AEMM au cours de laquelle ce statut de partenaire stratégique a été validé. Concrètement, il implique des rencontres régulières au niveau des dirigeants ainsi qu’un renforcement de la coopération dans les domaines suivants : Économique avec, entre autres, un commerce encadré par des normes, mais aussi la protection des droits des travailleurs, Sécuritaire avec une coopération maritime améliorée ainsi qu’une lutte contre le terrorisme et la cybercriminalité, Une connectivité durable, celle-ci doit être

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Questions de sécurité régionale

L’Inde renforce sa présence dans l’océan indien et au-delà…

Alors que le chef d’état-major de la marine indienne a déclaré qu’un troisième porte-avions était « absolument nécessaire » afin de protéger les cotes, l’Inde renforce sa coopération avec plusieurs pays, que ce soit par le renouveau du dialogue avec ses voisins et l’océan indien, mais aussi par des exercices militaires conjoints dans le cas du SITMEX. Le dialogue trilatéral Inde-Sri Lanka-Maldives En 2011, l’Inde et les Maldives ont débuté un dialogue sur le thème de la sécurité maritime afin de renforcer la coopération entre garde-côtes et lutter contre plusieurs menaces, dont le terrorisme, et différents trafics. Rejoints en 2012 par le Sri Lanka, ce dialogue fut reconduit en 2013 et 2014, mais il aura fallu attendre 2020 pour que la quatrième session ait lieu. Elle s’est tenue à Colombo la semaine passée avec la présence du Conseiller à la sécurité nationale indien, Ajit Doval et des ministres de la

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Inde et Chine en Asie du Sud

Inde, Chine et Bangladesh : la question de l’eau

L’Inde et le Bangladesh Depuis les années 1970, la volonté indienne de domestiquer le Gange est source de tension dans les relations indo-bangladaises. Afin d’assurer l’approvisionnement du Bengale occidental et le fonctionnement du port de Calcutta, l’Inde a construit en 1975 le barrage de Farakka, situé seulement à 11 km de la frontière. Plus que de l’eau, ce barrage retient les sédiments, ces derniers pouvant jouer un rôle essentiel pour protéger les terres de la montée des eaux, au Bangladesh, mais également dans l’état indien du Bihar. Une étude parue en 2017 estime que la quantité de sédiments transportée par l’ensemble Gange-Brahmapoutre-Meghna est passée d’environ deux milliards de tonnes par an en 1997 à 500 millions de tonnes en 2015. Selon l’étude, l’accumulation de sédiments favorise les inondations en amont du barrage tandis qu’en aval, cela peut accroitre la vulnérabilité du trait de côte. L’accord conclu en 1996 entre l’Inde et

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Inde et Chine en Asie du Sud

Les frontières népalaises entre Inde et Chine

Fermées depuis le 24 mars après le déclenchement de l’épidémie de Covid-19, les frontières népalaises sont au centre des relations avec ses voisins. Avec l’Inde, une réouverture et le retour du libre passage sont d’une importance vitale pour les travailleurs népalais qui exercent en territoire indien, de six à huit millions de personnes, mais le Népal y reste opposé. Avec la Chine, la construction d’infrastructures en territoire népalais ravive le problème du tracé, en particulier autour d’une borne frontalière spécifique, la 57, érigée en 1962. Avec l’Inde, une frontière qui s’est militarisée La pandémie a mis à terre le principe de frontières ouvertes entre l’Inde et le Népal. Malgré des blocus pétroliers imposés par l’Inde, comme en 1989 ou 2015, ou lors d’élections, il n’est pas nécessaire de posséder un visa pour aller travailler en Inde, et vice-versa. Cependant, pour contrer la propagation du virus, les armées indienne et népalaise

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