En Asie Orientale

En Asie orientale

Le Japon La relation sino-japonaise est ancienne et reste marquée par la Seconde Guerre mondiale tandis que le rapprochement indo-japonais est très récent, ne datant que de la fin des années 1990. Le traité sino-soviétique de 1950 comportait une clause d’alliance militaire contre le Japon et la RPC inaugurait ainsi un des fondements de sa politique étrangère, la lutte contre ce pays. En avril 1955, et contre l’avis des États-Unis, le Japon dépêcha un ministre à la conférence de Bandung afin de nouer des relations diplomatiques avec Pékin, mais les pressions conjuguées de Taiwan et des États-Unis mirent fin au projet. Malgré cela, quatre accords de commerce non officiels furent signés dans les années 1950, mais les crises de Taiwan perturbèrent les relations économiques. Un accord commercial signé en 1962 permit à la RPC de compenser les pertes engendrées par la fin des importations de technologie industrielle en provenance de

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En Asie du Sud-Est

Les pays d’Asie du Sud-Est

Singapour Colonie britannique jusqu’en 1959 dont la majorité de la population était d’origine chinoise, la cité-État rejoignit brièvement la Fédération de Malaisie de 1963 à 1965 avant que le Premier ministre de Singapour lance l’île dans une expansion économique fulgurante. En janvier 1965, Zhou Enlai refusa de reconnaître l’indépendance de Singapour qu’il associait à une Malaisie dirigée par des « néocolonialistes criminels vis-à-vis du peuple »[1]Lambert Denis, Géopolitique de la Chine, Du bronze antique au plutonium, Paris, Éditions Ellipses, 2009, p.372.. Pendant la révolution culturelle, la RPC y appuya un soulèvement communiste et ce n’est qu’à partir de 1971 que les relations sino-singapouriennes allaient s’améliorer, mais il faudra attendre octobre 1990 pour que Singapour reconnaisse la RPC. C’est le ralliement de Pékin à l’économie de marché et les investissements massifs de la cité-État en Chine qui ont inversé la tendance, la ville devenant le deuxième port d’exportation de la RPC,

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En Asie du Sud-Est

La péninsule indochinoise

Le Vietnam était un pays imprégné d’influences étrangères, chinoise pour le Tonkin et cambodgienne pour la Cochinchine. La situation politique de l’après-Seconde Guerre mondiale fut marquée par la proclamation d’indépendance de la République démocratique du Vietnam du Nord (RDVN) en 1945, l’échec des négociations entre Hô Chi Minh et le gouvernement français dès 1946 et la création de l’État du Vietnam au Sud par Bao Daï en 1949. Dès lors, le premier conflit de la Guerre froide pouvait débuter. La RDVN était soutenue par Moscou et Pékin tandis que les États-Unis et le Royaume-Uni soutenaient le régime de Bao Daï et le combat du corps expéditionnaire français contre les maquis Vietminh. Après la défaite de Diên Biên Phu en mai 1954, les accords de Genève entérinèrent la fin de la présence française au Vietnam en y créant deux pays aux régimes opposés, Hô Chi Minh au Nord et Diem au

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En Asie du Sud-Est

En Asie du Sud-Est

Région ou est présente 80 % de la diaspora chinoise, l’intérêt porté par la Chine pour les pays d’Asie du Sud-Est situés au-delà de l’Indochine avait toujours été moindre que celui porté au Vietnam, l’une des raisons était notamment que la sécurité de la Chine y était moins directement mise en cause. Cependant, d’importants contentieux maritimes, concernant quasiment tous les pays abordés, existent dans cette zone. Déjà en 1974, la RPC profitera des troubles dans la péninsule pour s’emparer des îles Paracels alors revendiquées par le Vietnam. En plus des Paracels, les tensions se cristallisent autour des îles Spratleys revendiquées à la fois par le Vietnam, la RPC, les Philippines, la Malaisie, Brunei et Taiwan. L’archipel des Spratleys est constitué de 180 îlots, dont peu sont habitables, mais depuis la Convention de Montego Bay de 1992 régissant le droit de la mer et la découverte d’hydrocarbures dans l’archipel, la zone

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En Asie du Sud

L’Himalaya, plus qu’une chaîne de montagnes

Le « toit du monde » occupe une place particulière dans les relations entre le sous-continent et le monde chinois. L’évolution récente du Népal, le rapprochement sino-bhoutanais et le Tibet sont autant de facteurs à prendre en compte pour évaluer l’impact de la région himalayenne sur l’environnement sécuritaire de la Chine et de l’Inde. De plus, ces dernières années, avec le développement des infrastructures de part et d’autre, l’Himalaya représente encore moins qu’en 1962 une barrière naturelle infranchissable. Priorité des autorités chinoises, la relance du commerce transfrontalier n’a pas atteint les objectifs fixés dans une zone où 3800 km de frontières sino-indiennes ne sont pas définis et seulement trois cols sont ouverts, aussi, 70 % du commerce sino-himalayen se fait avec le Népal. Le Bhoutan L’Inde et le Bhoutan signèrent leur premier traité d’amitié en 1865 et il fut le premier à reconnaître l’indépendance de l’Inde. Le traité fut révisé

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En Asie du Sud

La baie du Bengale

La baie du Bengale est d’un intérêt stratégique pour l’Inde. Elle y est présente avec les îles Andaman-et-Nicobar et entretient avec les pays de la région des relations en dent de scie. Pourtant, cette zone est une charnière entre l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-est et l’Inde avait tout à gagner en entretenant de bonnes relations avec son voisinage. Cependant, l’intervention au Pakistan oriental se retournera contre elle, son idéalisme politique perturbera ses relations avec la Birmanie et sa politique interventionniste au Sri Lanka aura des conséquences désastreuses. Traditionnellement un espace où les intérêts indiens étaient les mieux gardés, l’océan indien voit depuis les années 1970 l’incursion de la RPC, l’Inde réagissant dans les années 1990 avec la Look East Policy. Cependant, l’impact de la Belt Road Initiative tend à faire pencher la balance en faveur de la RPC dont l’influence aux Maldives et au Sri Lanka devient prépondérante.

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En Asie du Sud

L’AfPak, Pakistan et Afghanistan

Pakistan L’Inde et le Pakistan Les politiques extérieures menées par l’Inde ou le Pakistan se définissent souvent l’une en fonction de l’autre avec en toile de fond un antagonisme qui trouve son origine dans la formation des deux pays. Outre la partition et la zone marécageuse de « Sir Creek » à l’extrémité sud de la frontière, le problème du Cachemire dans le contentieux indo-pakistanais tient une place centrale. Il fut la source des deux premières guerres indo-pakistanaises de 1948 et 1965 ainsi que du conflit du Kargil à l’été 1999. Cette région, située à cheval sur la frontière, est importante pour l’Inde, car son abandon accentuerait la vulnérabilité des plaines du Pendjab, de l’Haryana et des voies de communication qui conduisent vers le Ladakh. Pour le Pakistan, en plus de la proportion importante de musulmans présente, le Cachemire est la source de l’Indus et de nombreuses rivières qui sont

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En Asie du Sud

En Asie du Sud

Le sous-continent et la baie du Bengale sont au cœur du système de sécurité indien tandis que l’Himalaya fait figure de frontière naturelle entre les mondes indiens et chinois. La décolonisation, la guerre froide et les troubles que connaîtra la région depuis l’indépendance de l’Inde et la constitution de la République populaire de Chine en feront le premier sous-ensemble ou les influences indienne et chinoise entreront en concurrence. L’Asie du Sud et sa périphérie sont à la fois une région marquée par des antagonismes persistants, mais aussi une aire géographique disposant d’un potentiel de développement impressionnant, postée sur des lignes maritimes parmi les plus fréquentées, non dénuée de ressources et une porte d’entrée vers d’autres régions en pleine expansion, l’Asie du Sud-Est et l’Asie orientale. Cependant, l’Inde et la Chine sont ici très attentives quant à leurs avancées respectives. L’Himalaya est à la fois une zone frontalière où ils cohabitent,

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Leurs politiques étrangères

… et de l’Union indienne

L’ambition de l’Inde, dès son indépendance, a été de sortir de son environnement immédiat, du panasiatisme au Mouvement des non-alignés, Nehru n’a eu de cesse de donner à son pays les spécificités d’une grande puissance porteuse d’un projet international universaliste. Cependant, le début de la guerre froide coïncide avec l’indépendance et seul le désintérêt initial et relatif des États-Unis ou de l’URSS à son égard lui offre une certaine marche de manœuvre. Dans le pays, le souvenir de la domination coloniale contribua à forger le désir d’une certaine autonomie nationale. C’est pourquoi l’Inde indépendante choisit de maintenir le plus de distance possible avec les deux blocs en formation, tous les partis politiques indiens se retrouvaient dans cette idée qui prendra l’appellation de « non-alignement ». C’est une conception différente du neutralisme, l’Inde n’adopte pas le statut de pays neutre et s’implique dans les questions internationales relevant de son intérêt ou

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Leurs politiques étrangères

Les grandes lignes de la politique étrangère de la RPC

En 1949, Mao Tsé-toung contrôle le cœur de l’ancien empire tandis que les provinces du Tibet, de Mongolie et du Xinjiang avaient profité de la guerre civile pour prendre leur distance avec l’autorité centrale. Or, comme Sun Yat-sen avant lui et Chiang Kai-shek qui affirmaient que « Le territoire de l’État chinois [était] délimité par les besoins de son existence et par les bornes de sa culture »[1]Joyaux François, Géopolitique de l’Extrême-Orient. Tome 1 – Espaces et politiques, Bruxelles, Éditions Complexe, 1991, p. 91., Mao Tsé-toung pensait que la restauration de la grandeur historique de la Chine exigeait la mise sous tutelle des territoires ayant été dominés auparavant par la dynastie Qing, il fallait alors restaurer le « système tributaire impérial ». Ce système était basé sur trois points essentiels : – La Chine se considère comme le « cœur central » de la région, – La Chine a besoin

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