Les tensions sino-indiennes

Les incidents depuis 1962

Chola – Nathu-La À la fin de l’année 1967, deux accrochages meurtriers eurent lieu au Sikkim entre les deux pays. Le premier dans la passe de Nathu-La, le second dans la passe de Chola, situées toutes deux à la frontière entre le Sikkim et le Tibet. Auparavant, il y avait eu en mai le début du soulèvement naxalite. Les naxalites sont une division prochinoise du Parti communiste indien, une des conséquences locales du schisme sino-soviétique. Il commença dans un village situé au Bengale occidental, à Naxalbari. Le but des naxalites était de mener une révolution maoïste en Inde et de renverser le gouvernement central. Il est considéré comme un mouvement terroriste par le gouvernement indien, instrumentalisé par la RPC, et encore très actif aujourd’hui. En 2003, ils sont soupçonnés dans l’attentat contre le Premier ministre de l’état d’Andhra Pradesh, Chandrababu Naidu. Une partie de la route qu’il allait emprunter lors

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Conséquences régionales et internationales

Nehru mit en difficulté  Après la guerre, Nehru subit d’importantes critiques et fut désigné comme responsable pour n’avoir pas anticipé l’attaque chinoise et pour avoir maintenu sa politique « hindi chini bhai bhai ». Les officiels Indiens voyaient l’agression chinoise comme la trahison de leurs efforts pour tenter d’établir une paix durable avec la Chine et l’axe asiatique qui aurait contrebalancé les deux superpuissances de la guerre froide. Durant le conflit, l’Inde a fourni d’importants moyens aux réfugiés tibétains et un régiment de troupes d’élite tibétaines fut intégré à l’armée indienne. L’Inde abandonna la Forward Policy et les frontières se stabilisèrent autour de la ligne de contrôle. L’impréparation de l’armée fut mise sur le compte du ministre de la Défense Menon qui démissionna pour être remplacé par Yashwantrao Chavan qui aura en charge de constituer une industrie de défense capable de fournir du matériel à l’armée et de participer à

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Les opérations

Le 20 octobre, l’APL débuta son offensive. Même si la frontière dans son intégralité était en question, les combats n’eurent lieu que dans des lieux ou la Chine pensait que ses revendications étaient légitimes et la zone centrale ne connut pas d’opérations d’envergure. Sur le front ouest, la Chine voulait expulser les Indiens de la vallée Chip Chap dans la région de l’Aksaï Chin et les repousser au-delà de la ligne définie en 1960. À l’est, les combats se déroulent autour de Tawang et de la rivière Namka Chu mais aussi au niveau de Walong ou une borne chinoise avait été posée en 1910. Première phase – Mi-octobre – fin octobre Front ouest Dans la région de l’Aksaï Chin, l’APL contrôlait déjà la plupart des territoires disputés. Le 20, ils attaquèrent la vallée de Chip Chap, de Galwan et autour du lac Pangong. Galwan, qui était encerclée par intermittence depuis

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La préparation du conflit et la décision chinoise

Les discussions dans l’impasse Tandis que la Forward Policy montait en puissance, les Chinois reçurent des indications comme quoi un conflit avec l’Inde n’entraînerait pas les autres puissances. Tout d’abord, Pékin reçut la confirmation de la part de Washington que les États-Unis n’appuieraient pas une attaque de la part de Taïwan sur la RPC lors de la rencontre du 23 juin 1962 entre l’ambassadeur chinois à Varsovie avec son homologue américain. Une invasion de la part de Taïwan aurait pu se coupler avec une offensive indienne. L’artillerie chinoise se trouvant dans la zone put donc être déplacée au Tibet. De plus, la guerre au Laos entre la faction laotienne soutenue par Hanoï et Pékin contre celle soutenue par les États-Unis prit fin avec les accords de Genève le 23 juillet et la déclaration de neutralité du Laos. Durant cette conférence, le ministre des affaires étrangères chinois, Chen Yi, rencontra le

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La Forward Policy et la militarisation de la frontière

La mise en place de la Forward Policy Au début de 1961, Nehru nomma le général Kaul à la tête de l’état-major, mais il refusa d’accroître les dépenses militaires et de se préparer à la guerre. Les Indiens avaient déjà considérablement augmenté les patrouilles dans les régions disputées ce qui avait entraîné l’augmentation des incidents et la détérioration des relations bilatérales. Un large corridor vide séparait les avant-postes indiens des avant-postes chinois, mais les Chinois occupaient de plus en plus de cet espace vide aussi les forces indiennes reçurent l’ordre de faire ce même et d’aller toujours plus en avant, c’est la Forward Policy. Le but de cette politique était de créer des avant-postes derrière les positions chinoises pour perturber leur approvisionnement, les forcer à se replier et finalement les expulser des territoires contestés. Le fait que l’APL recula au début poussa les Indiens à accélérer le mouvement. En août

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Le dessous des cartes

Les influences étrangères En dehors des discussions sino-indiennes, d’autres facteurs interviennent durant cette période. Tout d’abord, les tensions deviennent de plus en plus fortes entre l’Union soviétique et la République populaire de Chine. Des différents frontaliers, hérités de l’expansion mandchoue qui s’opposait à l’expansion russe au 19ème siècle, persistent. Mais au milieu des années 1950, le Pakistan se rapproche des États-Unis et commence à recevoir de l’aide militaire américaine. Cela poussa Nehru à alléger sa politique de non-alignement et à chercher l’aide de l’URSS. Malgré le refroidissement des relations indo-soviétiques en 1956, consécutif aux événements de Hongrie, l’Inde continua de courtiser l’Union soviétique pour recevoir une aide militaire. Lors du conflit sino-indien en 1962, la Chine se heurtera à de l’équipement soviétique. Pendant la rencontre entre Mao Tsé-toung et Khrouchtchev à Pékin le 2 octobre 1959, Khrouchtchev l’aurait désigné comme le responsable des événements du Tibet. Au milieu de l’année

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Les premiers accrochages

L’insurrection tibétaine et la relation sino-indienne Après l’insurrection tibétaine de mars 1959 et l’arrivée du Dalaï-lama en Inde le 3 avril, l’APL se lance dans une guerre totale contre les rebelles. La priorité des Chinois était d’écraser la révolte, peu importe le Panchsheel, et d’être sûrs que Nehru comprenne qu’il était futile de partir en guerre contre la Chine pour une poignée de rebelles. De plus l’Inde n’était pas militairement capable d’arrêter la répression chinoise. La Chine a longtemps suspecté l’Inde d’aider les rebelles tibétains et la détérioration de la situation au Tibet n’a fait qu’empirer la situation des frontières. Dans le même temps, un nombre important de membres de la tribu Khamba étaient arrivés au Népal et en Inde ou ils se sont armés pour repartir au Tibet. La Chine décida de fermer la frontière pour éviter que les rebelles tibétains ne puissent s’équiper. Les Chinois continuaient de déclarer

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Le problème de frontière selon le droit

Le cas sino-indien Ce différend sino-indien rappelle celui qui a opposé le Cambodge et la Thaïlande à propos de l’affaire du temple de Preah Vihear[1]Temple situé à la frontière du Cambodge et de la Thaïlande qui a changé plusieurs fois de nationalité. Le 15 juin 1962, la cour internationale de justice a attribué le temple au Cambodge.. Cependant, il se distingue sensiblement des autres conflits frontaliers, car les contestations territoriales ne se limitent pas, comme à l’ordinaire, à une région déterminée, mais affectent pratiquement toute l’étendue des frontières. D’est en ouest, les limites entre les deux pays partent du col de Karakoram, au nord-ouest du Cachemire, rejoignent le Népal et les royaumes du Sikkim et du Bhoutan pour se terminer dans la zone orientale de la NEFA à la jonction de la Birmanie, de l’Inde et de la Chine. S’étalant ainsi sur plus de 4000 km, la frontière traverse les

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L’historique du tracé sino-indien

Secteur occidental de la frontière sino-indienne La fixation des frontières dans ce secteur concerne principalement les régions du Ladakh et de l’Aksaï Chin ou l’Inde affirme exercer sa compétence souveraine depuis longtemps. Jusqu’au 19ème siècle, les hautes terres désolées de l’Aksaï Chin étaient peu peuplées et rarement explorées, peu d’invasions ou de migrations étaient passées par les cols des montagnes de Karakoram. Traditionnellement, ces cols marquaient la frontière entre la Chine et le Tibet, mais aucune démarcation précise ne fut établie. La chronique des rois du Ladakh au 10ème siècle fait déjà état d’une frontière traditionnelle bien connue, de nombreux documents étayant cette prétention. L’Inde évoque notamment les cartes tirées d’oeuvres chinoises connues telles le Nei Fu Yu Tu (1760) ou le Hsin Chiang tu Chih (1911) indiquant clairement comme relevant de la compétence indienne la zone du plateau d’Aksaï Chin et les plaines de Lingzhi Tang. L’Inde souligne le

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Chronologie du Tibet entre Inde et Chine de 1950 à 1959

L’irruption du Tibet dans la relation sino-indienne Le retrait des Britanniques et l’émergence de nouveaux régimes en Inde et en Chine amenèrent un changement dans l’équilibre en Asie. La nouvelle République indienne ne fit guère attention aux problèmes frontaliers avec la Chine durant les deux premières années de son existence, car elle était occupée par le Pakistan et la question du Cachemire[1]En 1947, des troubles dans la population musulmane s’y manifestèrent et le maharajah requit l’aide de l’Inde. L’Inde envoya des troupes et le Pakistan fit de même, des combats … Continue reading. En 1950, l’attention de l’Inde se porta sur la Chine, deux événements importants allaient l’y pousser. Premièrement, le 7 octobre l’APL traversa la frontière sino-tibétaine et avança sur Chamdo, à environ 500 km à l’est de Lhassa, où les troupes tibétaines furent défaites. Le gouvernement indien protesta contre ce qu’il voyait comme une utilisation abusive et inutile de

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