Questions de sécurité régionale

L’apport du cyber à la stratégie militaire chinoise

Le Think tank japonais National Institute for Defense Studies, affilié au ministère de la défense nippon sans qu’il exprime les positions officielles du gouvernement, publie le 11ème tome de son rapport annuel qui analyse le développement des capacités sécuritaires de la République populaire de Chine. Mettant en avant chaque année un thème particulier, le NDIS a choisi cette fois d’étudier en détail les capacités cyber de l’APL ainsi que celles qui concernent l’espace extra-atmosphérique. Divisé en quatre chapitres, chacun se concentre sur une question spécifique. Le premier chapitre s’intéresse à l’implémentation dans le domaine militaire des recherches scientifiques et technologiques menées par la RPC. Spécifiquement, ce sont les possibilités qu’offrent l’informatisation et le développement de l’intelligence artificielle dans la conduite de la guerre qui sont abordées dans ce chapitre. En lien avec le premier chapitre, le NDIS revient sur la création en 2015 du Strategic Support Force (SSF) qui a

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Questions de sécurité régionale

Si vis pacem…. La sécurité indienne pour la prochaine décennie

À l’occasion d’un webinaire qui s’est tenu début novembre, le ministre indien de la Défense, Shri Rajnat Singh, a précisé les orientations qui vont définir la sécurité nationale indienne pour les dix prochaines années. Et cela, sur fond de tension au Ladakh, la 8ème rencontre entre hauts gradés chinois et indiens du 8 novembre n’ayant débouché sur rien de concret, à part le maintien du statu quo et la programmation d’une prochaine réunion. Pour M. Singh, ce qu’il faut avant tout retenir des siècles passés et de la chute des civilisations, c’est qu’il ne suffit pas de désirer la paix pour l’obtenir, mais qu’il faut plutôt être assez fort pour dissuader un tiers de rechercher la guerre… Ainsi, pour M. Singh, dans un monde qui met en avant la sécurité, la défense de la souveraineté et des intérêts nationaux, il faut être conscient qu’il est difficile de bâtir un environnement

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Questions de sécurité régionale

Le Viêtnam, maillon fort de la coopération indo-japonaise ?

C’est une nouvelle fois au Viêtnam que le nouveau premier ministre japonais, Yoshihide Suga se rend pour son premier voyage à l’étranger. Marqué par quatre visites de Shinzo Abe pendant ses mandatures, le renforcement du partenariat entre le Viêtnam et le Japon est une des constantes de la politique étrangère nippone, et ce, depuis 1991. Les éléments de la coopération entre le Vietnam, le Japon et l’Inde  Coopération dans le domaine maritime, de la défense et dans le développement des infrastructures, le commerce bilatéral n’en est pas l’unique point d’orgue. Il s’agit également pour Hanoi et Tokyo de rappeler l’importance qu’ils attachent à la liberté de navigation et leur opposition aux revendications territoriales chinoises en mer de Chine (à la fois de Pékin et de Taipei, il ne faut pas l’oublier). La participation du Vietnam, et d’autres pays de l’ASEAN, au dialogue Quad est même envisagée, ce qui leur permettrait

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Questions de sécurité régionale

La Quadrilateral Initiative à la croisée des chemins

Auparavant, réunis en marge de la grande messe de l’Assemblée générale des Nations unies, les pays affiliés au QUAD ont répondu, au niveau ministériel, à l’invitation du ministre japonais des Affaires étrangères. Ainsi, ils se sont pour la première fois retrouvés le 6 octobre pour un sommet uniquement dédié aux affaires du QUAD. Pour marquer la naissance d’une coopération qui doit s’établir dans le long terme, il était même envisagé que ce sommet soit institutionnalisé, il n’en sera rien… Malgré son impact sur les affaires mondiales, le Covid-19 a été relégué au second plan (même si Mike Pompeo en a profité pour dénoncer une opération de dissimulation menée par Pékin afin de cacher la propagation du virus[1]Pompeo slams China’s ‘corruption, coercion’ at Tokyo talks,https://www.intellasia.net/pompeo-slams-chinas-corruption-coercion-at-tokyo-talks-819163), le Secrétaire d’État américain Mike Pompeo préférant appeler à la mobilisation des démocraties contre « l’exploitation, la corruption et la coercition du Parti Communiste Chinois »[2]Mike

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États membres et Asie

L’Indo-Pacifique, deuxième acte de l’Asienkonzept pour Berlin

Tandis qu’elle occupe la présidence du Conseil de l’Union européenne, l’Allemagne expose de nouveau une politique asiatique ambitieuse en épousant le concept d’Indo-Pacifique. Le 22 septembre 1993, le gouvernement fédéral allemand avait présenté son approche de la région asiatique et les bénéfices que le pays pourrait retirer d’un renforcement des relations entre l’Allemagne et la région asiatique. Avant tout, cette politique visait à l’accroissement du commerce bilatéral et des débouchés pour l’industrie allemande, mais aussi au renforcement de la coopération internationale et le développement d’une relation politique. Les grandes lignes de cet AsienKonzept se retrouveront dans l’esprit de la « Nouvelle stratégie asiatique » que le Conseil européen adoptera en juillet 1994, alors que l’Allemagne assurait, là encore, la Présidence du Conseil. Dans son document paru en septembre 2020, “Germany-Europe-Asia : Shaping the 21st century together – Policy guidelines for the Indo-Pacific”, le ministère fédéral liste les principes et intérêts que l’Allemagne doit

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Focus sur...

Focus sur …. L’espace extra-atmosphérique et l’Asie

Les programmes spatiaux en Asie Avec les programmes indien, chinois, japonais et la montée en puissance d’acteurs privés, l’Asie s’est elle aussi lancée dans la course à l’espace. Mais le principe même des activités spatiales implique que la région peut être affectée par des puissances lointaines. Après avoir été l’enjeu politique, technologie et scientifique, avoir profité des programmes balistiques, le rôle de l’espace a changé en quelques décennies. Avec la croissance de la population mondiale et le développement des nouvelles technologies, l’espace offre aux sociétés civiles et militaires des moyens de communication, de navigation satellitaire, d’exploration scientifique, mais aussi d’espionnage, de guidage balistique, etc.. L’espace est donc devenu un enjeu sécuritaire comme tout territoire terrestre, la surveillance spatiale (Space Situational Awareness, SSA et Space surveillance and tracking, SST), la surveillance du domaine maritime (Maritime Domain Awareness, MDA), le renseignement, la surveillance et la reconnaissance (Intelligence surveillance and reconnaissance, ISR) devant

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Focus sur …. La question maritime sino-indienne

L’enjeu de la question maritime sino-indienne Des puissances continentales ayant l’ambition de posséder une marine capable d’être projetée sur tous les théâtres du globe, voilà les ambitions de la RPC et de l’Inde. Auparavant, la RPC s’est focalisée sur la défense des côtes et le développement de capacité d’interdiction afin de gêner tout déploiement américain dans le détroit de Taiwan tandis que la marine indienne surveillait ses cotes. L’émergence de leurs économies entraînant une augmentation des importations de matières premières ou d’hydrocarbures, la mer est devenue un enjeu stratégique. 90% du commerce extérieur indien par le volume et 70% par la valeur se fait par voie maritime dont 70% des importations d’hydrocarbures tandis que pour la RPC, c’est 90% du commerce extérieur, 65% en valeur et 85% des importations d’hydrocarbures qui transitent par mer. Pékin s’étant lancé dans la course plus tôt que Delhi pour des impératifs de revendications territoriales,

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Focus sur …. L’eau de l’Himalaya

L’eau du Tibet Glaciers et chute de neige donnent au réseau hydrique du plateau tibétain un rôle primordial, celui de fournir de l’eau à 47% de la population mondiale et à des millions d’agriculteurs. Les plus grands fleuves prennent leur source au Tibet dont le Mékong, le Yantsé, le Brahmapoutre, le Salwen et l’Indus. L’Inde dépend pour 1/3 de son eau potable de cette région et, devant les projets d’infrastructures dans le Yunnan et au Tibet, les parlementaires indiens représentants les zones concernées pressent le gouvernement central d’obtenir des clarifications de la part de la RPC. Pour son développement, la RPC a besoin d’eau, car certaines régions de son territoire sont peu approvisionnées, comme la Chine du Nord, où l’industrialisation et la pollution ont rendu certaines rivières impropres à la consommation. Les premiers projets chinois d’infrastructures remontent aux années 1980 avec la construction de barrage pour fournir la région de

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Sous marins
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Focus sur …. L’arme sous-marine en Asie

Les sous-marins dans les marines du monde Globalement, la fin de la guerre froide a entraîné une baisse des budgets militaires dans les pays de l’OTAN et de l’ancien Pacte de Varsovie. Cette contraction financière a eu un impact sur les effectifs et c’est particulièrement vrai pour ce qui concerne les marines militaires du globe. Par exemple, dans le cas des sous-marins, alors qu’il y en avait près de 1000 en service à la fin de la guerre froide, il n’y avait plus que 500 en 2013[1]Ministère de la Défense, Marine nationale, Dans le monde : 500 sous-marins, 2013. [En ligne :https://www.defense.gouv.fr/marine/magazine/traque-en-eaux-profondes/dans-le-monde-500-sous-marins]. … Continue reading. Cependant, il existe des disparités entre les régions du monde, mais aussi dans la qualité des navires. Le nombre de marines en possédant est passé de 10 à 42 sur la même période tandis la flotte sous-marine aurait augmenté de 50% en Asie entre 2000 et 2007[2]Bateman Sam,

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Focus sur …. L’aéronavale en Asie

Le rôle des porte-avions en Asie Les groupes aéronavals autour des Nimitz et Roosevelt sont des symboles de la puissance américaine dans le pacifique. Déployés dans le détroit de Taiwan dans les années 1990 pour protéger l’intégrité de l’île ou défendre la libre circulation dans la région du golfe, cette carrier diplomacy serait aujourd’hui, avec le développement des marines de l’indo-pacifique, plus délicate et plus dangereuse, à mener. Face à la mise en place de stratégies A2AD[1]Déni d’accès et interdiction de zones. de la part des puissances régionales, certaines d’entre elles comme l’Inde et la Chine ont entrepris de disposer de leur propre aéronavale tandis que le Japon se dirige vers la renaissance de la sienne et que la Corée du Sud l’envisage. Quant aux pays de l’ASEAN, la Thaïlande, avec le Chakri Naruebet, possède un des plus petits porte-aéronefs en service, en configuration STOVL pour un tonnage de 11000

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