Les forces armées

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Théâtre majeur de la Guerre froide dès ses débuts, la fin de l’URSS n’a pas eu le même effet en Europe qu’en Asie. Les

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Les forces armées

Bharatiya Nau Sena, la marine indienne

L’impact de la Seconde Guerre mondiale Son histoire remonte à 1612 lors du premier affrontement contre les Portugais de ce qui était encore la

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Zhōngguó Rénmín Jiěfàngjūn Hǎijūn, la marine chinoise

L’histoire de la PLA-N 

C’est la People’s Liberation Army Navy, ou PLA-N, créée en 1949. C’est la force navale d’une puissance essentiellement continentale depuis le 15ème siècle et la fin des expéditions chinoises dans la mer de Chine et l’océan Indien. Pendant la guerre froide, la marine chinoise avait pour mission de défendre les côtes contre un assaut amphibie de l’Union soviétique ou des États-Unis. Depuis la fin des années 1980, la Chine cherche à développer une Blue water Navy capable de mener des opérations loin de ses théâtres d’opérations habituels. La modernisation de la marine ces dix dernières années a été menée dans le but de protéger les lignes maritimes et stratégiques de la Chine pour assurer son approvisionnement en pétrole et en matière première, mais aussi pour maintenir une pression constante sur Taïwan. La marine cherche à accroître progressivement la profondeur stratégique des opérations de défense offshore et à augmenter ses capacités d’opérations maritimes intégrées et de contre-offensive nucléaire.

Elle travaille également à constituer des troupes maritimes mobiles, capables de mener leurs opérations dans le contexte de la guerre informatisée, à mener des opérations conjointes et apporter un soutien naval intégré. La Chine est le deuxième constructeur naval mondial avec 32,3 % de parts de marché en 2008, derrière la Corée du Sud (34,4 %) et devant le Japon (18,2 %). Parmi les dix ports les plus importants au monde, six sont chinois et elle possède la troisième marine marchande au monde. Sur ce point, il est intéressant de noter qu’a la différence du Panama ou du Liberia, la part de navire possédée par un pays étranger ne s’élève qu’à 1 % pour la Chine, alors que cela représente 85 % de celle du Panama et 98 % de celle du Liberia.

Son organisation 

En 2011, la marine chinoise est la troisième du monde en termes de tonnages (environ 800000) et la deuxième en termes d’effectifs (255000). Elle est divisée en trois flottes, celle de la mer du Nord, de l’est et celle du sud. Chacune des flottes est composée de navires de surfaces, de forces sous-marines, d’aviation et de forces de défenses côtières. La flotte de la mer du sud possède également deux brigades de marines pour un total de 10000 hommes. C’est la principale marine d’Asie avec environ 75 bâtiments de combats, 60 sous-marins, 55 navires amphibies et 85 patrouilleurs équipés de missiles. La construction de la nouvelle base de Yalong sur l’île Hainan est quasiment terminée. Elle est assez importante pour accueillir des sous-marins, des bâtiments de surface, voir des porte-avions. Cette base, qui dispose d’installations souterraines, donne à la PLA-N un accès direct aux routes maritimes internationales et lui permet de déployer discrètement ses sous-marins en mer de Chine du Sud. De plus, la base de Yalong est équipée d’une installation de démagnétisation de coque ce qui permet aux sous-marins d’être moins vulnérable au MAD, une autre installation de ce type serait déjà en fonctionnement à Maocao Nong, la base des Kilo, dans la province de Zhejiang. En temps de crise, la marine peut être appuyée par la flotte marchande et les bateaux de pêche, dont certains, sont manœuvrés et armés par la milice.

De 1990 à 2011, la marine a reçu 13 nouveaux destroyers de six classes différentes pour un total de 26 exemplaires et possède également 50 frégates. Sa flotte de vieux patrouilleurs Houku a été remplacée par 60 Houbei plus récents qui s’ajoutent aux 28 navires-transporteurs de blindés, aux 27 transporteurs de troupes et aux 500 avions. La flotte de destroyers est composée, entre autres, de quatre bâtiments de type Sovremennyy achetés à la Russie entre 1997 et 2002 qui sont tous affectés à la flotte de l’est, trois de Type-052C, classe Lanzhou, dont deux sont affectés à la flotte du sud, et de trois Type-051C, classe Luzhou. Ce sont tous des destroyers lance-missiles et les classes Lanzhou et Luzhou disposent de capacité ASM. D’ici 2020, les destroyers plus anciens de la classe Luda devraient tous avoir été décommissionés. Les frégates sont essentiellement des bâtiments de Type-054, classe Jiangkai, il y en aurait 12 en service, des Type-055 et 057, classe Jiangwei et Jiangwei II, 14 en service ou des Type 053, classe Jianghu, les plus anciennes, dont une vingtaine sont encore en service. Elles disposent toutes de capacités antinavires, ASM et furtives. La marine de l’APL cherche également à améliorer sa défense aérienne en équipant tous ses navires de SAM.

Le développement de l’aéronavale chinoise

Quant aux porte-avions, la Chine avait acheté en 1998 à la Russie le Varyag, un porte-avions de la classe Kuznetsov dont la construction avait été stoppée en 1993, achevée à 70 %. Officiellement, c’était pour le convertir en casino flottant amarré à Macao, mais il avait été remorqué jusqu’à Dalian, ville où il n’y a pas de casino, mais des chantiers navals. Il y est rénové et servira certainement de plateforme d’entraînement pour l’aéronavale chinoise. Dans le 11ème plan quinquennal (2006-2010) lancé par le PCC en 2006, il est fait référence à un programme de construction de porte-avions, vraisemblablement quatre exemplaires de 48000 tonnes dont un est déjà en chantier. À partir de 2006, la Chine a commencé à négocier avec la Russie pour la livraison de 50 Su-33, la version navale du Su-27, pour équiper leurs porte-avions. Ces négociations seraient arrêtées depuis que la Russie a refusé de livrer à la Chine deux exemplaires pour les essayer. La Russie veut éviter que la RPC ne copie leur appareil comme cela avait été le cas avec le Su-27K. La marine de l’APL a débuté un programme pour entraîner 50 pilotes à opérer depuis un porte-avions avec des avions à aile fixe.

En mai 2009, le ministre brésilien de la Défense a annoncé que la marine brésilienne entraînerait les officiers de la marine chinoise sur son porte-avions, le Sao Paulo, l’ancien Foch. La Chine devrait avoir un porte-avions opérationnel pour 2015, peut-être avant, cela dépend de la coopération étrangère dans ce programme. En décembre 2008, elle a lancé son premier grand navire-hôpital dans un but humanitaire, mais il est capable de participer à des missions de combat. La marine de l’APL possède la plus grande flotte de sous-marin des pays asiatiques avec 60 sous-marins, dont six à propulsion nucléaire selon le Département de la défense des États-Unis dans le rapport sur les capacités militaires de la RPC en 2010. Ce chiffre est difficile à confirmer, en particulier celui des sous-marins à propulsion nucléaire en activité.

Le programme des sous-marins chinois

Le développement des premiers sous-marins nucléaires d’attaque chinois commence en 1958 et débouche sur la construction, entre 1967 et 1990, d’une série de 5 SNA Type-091, classe Han. Des difficultés techniques et financières font que le programme sera suspendu de 1963 à 1965. Entré en service en 1974, le premier Han connaîtra toutefois de nombreux problèmes dont la résolution prendra plus de 10 ans, le bâtiment ne disposant encore pas de torpilles adéquates. Ils ont un déplacement en plongée de 5500 tonnes et lors de leur modernisation au cours des années 1990, les trois derniers navires auraient été allongés de 8 mètres afin de recevoir des missiles YJ-8. Les Han ont servi de plate-forme pour le développement du premier sous-marin lanceur d’engins (SNLE) chinois, le Type-092, classe Xia. Au début des années 1980, la marine chinoise a émis un nouveau cahier des charges pour une nouvelle classe de SNA, le Type-093, classe Shang. Son développement fut interrompu jusqu’à ce que la firme russe Rubin, dans les années 1990, soit associée à sa conception. D’un déplacement en plongée de 7000 tonnes, 10 unités auraient été commandées. Sa signature sonore serait l’équivalent d’un Los Angeles. En 2011, les trois premiers Han auraient été retirés du service, les deux derniers étant affectés à la flotte du nord avec deux Shang commissionnés en 2006 et 2007.

Quant au nouveau programme de SNLE, le Type-094, classe Jin, deux exemplaires seraient déjà entrés en service et cinq au total seraient prévus. Un Jin est affecté à la flotte du sud dans la nouvelle base de Yalong sur l’île d’Hainan et un autre à la flotte du nord. Les Jin, équipés des missiles balistiques JL-2 d’une portée théorique de 7400 Km, donnent à la marine chinoise son premier élément crédible de seconde frappe. Un nouveau sous-marin nucléaire d’attaque, le Type-095, est en cours de production et cinq exemplaires sont attendus autour de 2015.

Quant aux sous-marins à propulsion diesel-électrique, Les vieux sous-marins de classes Roméo (huit exemplaires) et Ming (18) sont progressivement remplacés par des bâtiments d’origine chinoise, la classe Song (13), et des sous-marins russes de classe Kilo (12). La classe Song est conçue pour emporter le missile antinavire YJ-82, c’est le premier sous-marin chinois à disposer de moyens ESM (Electronic Support Measure) destinés à capter des émissions radar émises par d’autres bâtiments, aéronefs, ou par des bases terrestres. En octobre 2006, un Song avait fait surface à proximité d’un porte-avions américain, le Kitty Hawk, dans le pacifique, à seulement cinq nautiques. La nouvelle classe Yuan est déjà en production et quatre seraient déjà en service. Le premier essai à la mer a eu lieu en 2005 et 15 autres pourraient être construits. Les Yuan pourraient être équipés d’un système de propulsion anaérobie de technologie Stirling. Tous les sous-marins des classes Song, Yuan et Shang pourront lancer le nouveau missile antinavire CH-SS-NX-13, une fois que celui-ci aura terminé ses phases de développement et d’essai.

Selon le rapport de 2009 du Congrès américain sur les capacités militaires de la RPC, les patrouilles chinoises auraient triplé ces dernières années en comparaison des deux dernières décennies ou les sous-marins chinois ne sortaient au total que pour trois patrouilles par an alors qu’en 2008, il y en aurait eu 12 pour 63 sous-marins. En avril 2009 à Qingdao, lors du soixantième anniversaire de la RPC, le président Hu Jintao a assisté à une démonstration inédite, la première parade maritime de l’histoire de la République populaire ou des navires chinois généralement cachés, comme les sous-marins, ont défilé devant les officiels d’une trentaine de pays.

Le quartier général de la flotte du nord est à Qingdao, celui de la flotte de l’est à Ningbo et celui de la flotte du sud à Zhanjiang.

Doctrine et missions

Auparavant, la marine chinoise était cantonnée aux missions historiques, la sauvegarde des intérêts chinois, mais en 2004, le président Hu Jintao a révisé cette doctrine pour qu’elle s’accorde avec le développement de la RPC et de ses intérêts stratégiques. Dans le cadre de la doctrine de « défense active », la marine de l’APL s’est vue assigner trois missions principales : pouvoir résister à une attaque navale, protéger la souveraineté nationale et sauvegarder les droits maritimes de la Chine. Pour réaliser ces missions, la marine s’est focalisée sur la capacité à pouvoir mener six types d’opérations : le blocus maritime, couper les lignes de communication maritime, le débarquement, la destruction de navire, la protection des navires de transport et la protection des bases navales. Elle mène aussi des missions pour escorter les navires dans le golfe d’Aden dans le but de prévenir tout acte de piraterie. La stratégie navale de la Chine se découpe en trois étapes. Tout d’abord, le but est de développer une force navale relativement moderne capable de se déployer jusqu’à la première chaîne d’îles, une série d’îles qui part du Japon au nord jusqu’aux Philippines au sud en passant par Taïwan.

Deuxièmement, la marine devra être capable d’opérer jusqu’à la seconde chaîne d’îles (Guam, Indonésie, Australie) et enfin, au milieu du 21ème siècle, la PLA-N devra être capable d’opérer sur toutes les mers du globe. Le cinquième livre blanc sur la défense chinoise, paru en décembre 2006, témoigne de la priorité donnée à la marine dans le plan de modernisation de l’APL. Hu Jintao, président de la RPC, a déclaré en décembre 2006 que « la marine doit être renforcée et modernisée » et être préparée « pour le combat militaire à tout moment ». De plus, la RPC revendique la souveraineté sur une grande partie des mers de Chine du Sud et de l’Est en se basant sur des cartes remontant à la dynastie Ming (1368-1644) mais aussi à une carte de 1947 réalisée par le régime de Chang Kaï-chek qui marquait la frontière en mer de Chine du Sud. Les conflits territoriaux des îles Paracels et Spratleys trouvent leurs origines dans ces revendications. Le développement de la marine a également pour but de faire pression sur Taïwan.

Données de 2012, mise à jour en cours. Voir le Focus sur… L’arme sous-marine, l’aéronavale et la question maritime pour des données plus récentes avant la mise à jour de cette page.