Le Tibet entre Inde et Chine

  Figure 3.1[1]Sénat français, http://www.senat.fr/ga/ga77/ga774.gif Le Tibet jusqu’en 1950, entre Britanniques, Chinois et Russes. Le Tibet tient une place importante dans le contentieux entre

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Les tensions sino-indiennes

Conséquences régionales et internationales

Nehru mit en difficulté  Après la guerre, Nehru subit d’importantes critiques et fut désigné comme responsable pour n’avoir pas anticipé l’attaque chinoise et pour

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La préparation du conflit et la décision chinoise

Les discussions dans l’impasse

Tandis que la Forward Policy montait en puissance, les Chinois reçurent des indications comme quoi un conflit avec l’Inde n’entraînerait pas les autres puissances. Tout d’abord, Pékin reçut la confirmation de la part de Washington que les États-Unis n’appuieraient pas une attaque de la part de Taïwan sur la RPC lors de la rencontre du 23 juin 1962 entre l’ambassadeur chinois à Varsovie avec son homologue américain. Une invasion de la part de Taïwan aurait pu se coupler avec une offensive indienne. L’artillerie chinoise se trouvant dans la zone put donc être déplacée au Tibet. De plus, la guerre au Laos entre la faction laotienne soutenue par Hanoï et Pékin contre celle soutenue par les États-Unis prit fin avec les accords de Genève le 23 juillet et la déclaration de neutralité du Laos.

Durant cette conférence, le ministre des affaires étrangères chinois, Chen Yi, rencontra le ministre de la défense indien, Krishna Menon, pour tenter une dernière fois d’apaiser les tensions, mais Krishna Menon lui rétorqua qu’il n’y avait pas de problèmes de frontières puisqu’elles étaient correctement indiquées sur les cartes indiennes. Mais après l’épisode de Chushul et de la vallée de Chip Chap en juillet, il était clair pour Mao Tsé-toung et la Commission militaire centrale que l’APL ne pouvait plus empêcher les Indiens d’avancer à moins d’ouvrir le feu. L’insistance de Nehru pour accroître la Forward Policy rendait inefficace la volonté chinoise de faire un usage limité de la force et confronté à de multiples avancées indiennes, la politique chinoise de « petits coups » ne fonctionnait plus. Si l’APL contrait les Indiens dans une région, ils avançaient dans une autre. Le 6 octobre, New Delhi rejeta une nouvelle offre de discussion émise le 3 et le jour même une réunion menée par Lin Biao, le vice-président de la CMC, et Mao Tsé-toung décida de lancer une grande offensive.

Les éléments comptant dans la décision chinoise

Avant la Forward Policy, les Chinois voyaient l’Inde avec sympathie, car elle avait subi le colonialisme, mais ils commencèrent à trouver d’autres motivations pour une guerre avec l’Inde. Tout d’abord par son attitude, considérée par Pékin comme hégémonique, envers ses voisins. Le 29 septembre, un accrochage eut lieu entre les gardes-frontières indiens et népalais. Début octobre, un autre eut lieu sur la frontière avec le Pakistan oriental qui se prolongea pendant 12 jours avec des tirs d’armes automatiques et d’artillerie. Ensuite le rattachement par la force de Goa inquiéta Pékin. En décidant d’une guerre avec l’Inde, Mao Tsé-toung reconnaissait que cela comportait de nombreux dangers. Nehru disposait d’un grand prestige international en tant que leader du mouvement des non-alignés, d’avocat de la non-violence et le pays était courtisé à la fois par l’URSS et les États-Unis. L’infériorité militaire indienne désignerait la RPC comme l’agresseur et elle pouvait s’attendre à des réactions négatives de la part des deux grandes puissances, mais aussi de la part de nombreux pays afro-asiatiques.

Le 8 octobre, la CMC ordonna que plusieurs divisions d’élite chinoises de la région militaire de Chengdu et Lanzhou fassent mouvement vers le Tibet. Ces divisions étaient composées de vétérans et avaient déjà participé aux opérations contre les rebelles tibétains, elles étaient donc acclimatées au combat en haute altitude. Le 16 octobre, la décision finale d’une offensive fut prise par la CMC. Auparavant, Pékin avait prévenu Moscou que les Indiens pouvaient lancer une offensive, ils avaient reçu l’assurance que Moscou serait de leur côté malgré la profonde inimité qui existait entre les deux pays. Il semble que Moscou ait indiqué à Pékin son intention de déployer des missiles à Cuba et cherchait l’appui de la RPC en cas de conflit avec les États-Unis et ses alliés.

Pékin voulut profiter de la probable crise autour des missiles cubains pour éviter toutes interférences des deux grands dans les affaires sino-indiennes. Le 18 octobre, le plan d’attaque chinois fut avalisé par le bureau politique du Parti avec le début de l’offensive prévue pour le 20 octobre et il était clair que la Chine se préparait à la guerre avec le déploiement de troupes le long de la frontière ainsi qu’un ravitaillement massif selon l’Intelligence Bureau indien. L’approche de l’hiver était un point important qui motiva la décision chinoise car la meilleure période pour une offensive dans l’Himalaya était de juillet à septembre. En octobre, le temps était déjà froid et la neige pouvait rendre impraticables toutes les voies d’accès.